Affichage des articles dont le libellé est BEDIE.. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est BEDIE.. Afficher tous les articles

vendredi 12 novembre 2010

Second tour de la présidentielle en Côte d`Ivoire: la loi d`airain de l`arithmétique électorale

A l’approche du second tour de la présidentielle, les deux candidats qualifiés, le Président sortant Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, sont confrontés à une équation incontournable propre à toute démocratie élective : celle du report des voix. Le premier tour ayant été marqué par la persistante tripolarisation du paysage politique ivoirien, les deux finalistes vont devoir se disputer l’électorat de l’ancien Chef de l’Etat Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour, de ce fait, éliminé de la course à la présidence et qui, selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, a attiré sur son nom 25 % des suffrages alors exprimés.

Avant toute considération politique, l’écart entre les deux finalistes, 6 points, permet de fixer les objectifs chiffrés à atteindre par chacun d’eux afin de triompher. Comme nous l’allons démontrer tout à l’heure, le défi que doit à présent relever Alassane Ouattara pour rattraper et dépasser, dans les urnes, le Président sortant, est celui de la mobilisation de l’électorat de Henri Konan Bédié, qui a appelé ses électeurs à voter pour l’ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny. Les partisans d’Alassane Ouattara veulent y croire. Car en additionnant TOUTES ses voix et celles de Bédié, la victoire de leur champion, sur le papier, est acquise.

Mais les électeurs de l’ancien chef de l’Etat ivoirien voteront-ils comme un seul homme pour Alassane Ouattara ? Pas sûr. Car les querelles tenaces qui ont opposé les deux hommes par le passé pourraient avoir laissé des traces. Fort de son avance, Laurent Gbagbo compte donc bien récupérer une part suffisamment importante des électeurs d’Henri Konan Bédié pour l’emporter au deuxième tour.

Les jeux n’étant pas faits, dans les états-majors des deux finalistes, des experts mettent la dernière main à leurs études chiffrées qui viendront étayer les stratégies de campagne du second tour. Entrez dans la danse des chiffres :

- Lors du premier tour, les trois premiers, dans l’ordre Gbagbo, Ouattara et Bédié, n’ont laissé que miettes aux onze autres candidats : pas plus de 5 % des voix.

- Si l’on exclut à priori l’hypothèse selon laquelle ces 5 % de suffrages exprimés au premier tour s’abstiendront TOUS au second tour, si l’on admet qu’1 % d’entre eux, néanmoins, s’abstiendront, voteront blanc ou verrons leur vote annulé au second tour, alors la répartition des 4 points restants ne peut se faire que de trois façons :
- 4 points pour l’un des deux finalistes et rien pour l’autre,
- 3 points pour l’un et 1 point pour l’autre,
- 2 points pour chacun des finalistes.

- Sachant que le quatrième du premier tour, le candidat de l’UDPCI, Albert Toikeusse Mabri, a recueilli 2,5 % des voix et qu’il a appelé à voter Ouattara au second tour, nous choisirons, a priori encore, la seconde des trois possibilités qui précèdent, soit 3 points pour Ouattara et 1 points pour Gbagbo.

- Alors le score du désormais candidat de l’opposition se hausse à 32 + 3 = 35 %. En conséquence, pour atteindre la majorité, Ouattara devra trouver dans l’électorat de Bédié 50 – 35 = 15 points qui lui font défaut.

- Avant d’aller plus loin, nous admettrons que :

o Les électeurs qui ont voté Gbagbo au premier tour feront de même au second. Ceux d’entre eux qui s’abstiendront ou qui, par extraordinaire, voteront Ouattara, ne devraient pas, significativement, affecter le résultat.

o De même, les électeurs ayant voté Ouattara au premier tour en feront autant au second. Ceux d’entre eux qui s’abstiendront ou qui, d’aventure, voteront Gbagbo, ne devraient pas, significativement, affecter le résultat.

• Le taux de participation, qui a été historiquement élevé au premier tour (plus de 83 %), ne devrait guère être supérieur au second. Cela veut bien dire que les rares abstentionnistes du premier tour NE VOTERONT PAS NON PLUS AU SECOND ou que les abstentionnistes du second tour seront au moins aussi nombreux que ceux qui se seront ravisés et auront décidé d'y voter alors qu'ils s'en étaient bien gardés au premier.

• Dès lors, plusieurs hypothèses peuvent être désormais envisagées :


PREMIERE HYPOTHESE : LES ELECTEURS DE BEDIE VOTENT TOUS AU SECOND TOUR :

- L’objectif incompressible d’Alassane Ouattara peut alors être chiffré au captage, au second tour, de 15 voix sur 25 qui se sont portées sur le candidat du PDCI au premier, soit 3/5ème des voix de Bédié, soit encore 6 voix sur 10. Pour l’atteindre, le candidat de l’opposition aurait alors prudemment intérêt à se fixer comme objectif les deux tiers des voix de Bédié.

- Pour Gbagbo, le même calcul le conduit à un objectif chiffré de 50 - (38 + 1) = 11 points à prendre dans le réservoir de voix de Bédié, soit 11/25 = 44 % de cet électorat. Pour l’atteindre, le candidat de La majorité présidentielle aurait alors prudemment intérêt à se fixer comme objectif la moitié des voix de Bédié. C’est à cette aune que l’on mesure le caractère plus confortable de la situation strictement chiffrée de Gbagbo que celle de Ouattara. Le premier doit viser la moitié des voix de Bédié, le second les deux tiers.

DEUXIEME HYPOTHESE : LES ELECTEURS DE BEDIE S’ABSTIENNENT TOUS AU SECOND TOUR :

- Ne resterait plus alors que 38 + 32 + 5 = 75 % de l’électorat qui voterait au second tour.

- Dans ce cas, même s’il ne récupérait aucune des voix des onze autres candidats, Gbagbo serait élu avec 38% sur des 75% de votants, soit 50,66 % des voix.

TROISIEME HYPOTHESE : PARMI LES ELECTEURS DE BEDIE, UN SUR TROIS S’ABSTIENT AU SECOND TOUR (SOIT ENVIRON 8 SUR 25):

Sachant que, sur 100 électeurs du premier tour, il n’y aurait plus que 25 – 8 = 17 électeurs de Bédié votant au second tour, le point d’équilibre entre les deux candidats finalistes se situe à :

-(100 – 8 – 1)/2 – (38 + 1 ) = 6.5 voix de Bédié pour Gbagbo

-(100 – 8 – 1)/2 – (32 + 3 ) = 10.5 voix de Bédié pour Ouattara

-Pour battre Gbagbo sur le fil, Ouattara devrait donc récupérer au moins 11 des 17 électeurs restants de Bédié, soit alors un objectif incompressible de 11 sur 17, soit environ deux tiers de l’électorat de Bédié au second tour et donc, pour plus de sécurité, un objectif des trois quarts.

-Pour battre Ouattara sur le fil, Gbagbo devra alors attirer à lui au moins 7 électeurs de Bédié sur 17, soit alors un objectif incompressible de 7 sur 17, soit un peu peu plus d’un tiers de l’électorat de Bédié au second tour et donc, pour plus de sécurité, un objectif d'un sur deux.

L’analyse chiffrée qui précède révèle ainsi qu’alors que l’objectif à atteindre par Gbagbo ne change pas avec un tiers d’abstentionnistes dans l’électorat Bédié, celui de Ouattara s’éloigne et passe des deux tiers aux trois quarts de cet électorat.

Fort logiquement, on s’apercevra que l’équation ira en se compliquant pour Ouattara (et, corolaire, se simplifiera pour Gbagbo) à mesure qu’augmentera l’abstention dans l’électorat de Bédié.

Les raisons du rapprochement renforcé entre ADO et Bédié

On comprend mieux, dès lors, pourquoi Alassane Ouattara, dit ADO, a multiplié les hommages à Henri Konan Bédié lors de son investiture pour le second tour. Orfèvre en la matière, ADO a trouvé la solution. Il n’a reculé devant aucun sacrifice pour franchir la barre des chiffres qui précèdent et atteindre ses objectifs dans l’électorat de Bédié.
Le désormais candidat du RHDP, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (qui regroupe les quatre principaux partis d’opposition en Côte d’Ivoire), a d’abord décidé d’établir ses pénates au siège du PDCI-RDA, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, l’ancien parti unique de feu Félix Houphouët-Boigny, et qui est aujourd’hui présidé par Henri Konan Bédié. C’est là, au cœur du quartier chic de Cocody, qu’il a reçu l’onction de ses alliés du second tour comme candidat du RHDP. Au dessus de sa tête, le portrait géant du « Père de la Nation » venait d’être solidement arrimé au mur duquel il s’était à moitié décroché juste avant la cérémonie. Dans son discours d’investiture, Alassane Ouattara a promis, en cas de victoire, de se placer sous l’autorité d’Henri Konan Bédié. A l’instar de l’ancien Président-fondateur de la Tanzanie Julius Nyerere, qui, à la tête de son parti unique, avait continué de diriger de facto son pays après en avoir quitté la présidence, Henri Konan Bédié s’est ainsi vu offrir par Alassane Ouattara une sorte de fonction de « guide suprême », création sans précédent dans l’histoire politique ivoirienne et sans contenu dans la constitution.

Ggagbo réagit

Sorti des urnes en tête lors du premier tour, Laurent Gbagbo, avant même que son adversaire du second ne fasse ces spectaculaires annonces, avait pris les devants. Pour galvaniser ses troupes dans la perspective de la bataille du 28 novembre, le candidat de La majorité présidentielle soulignait l’importance de sa première place au premier round du 31 octobre, et celle de l’écart le séparant de son adversaire qu’il qualifiait, une fois encore, de « candidat de l'étranger », lui reprochant d’être allé à Dakar au lendemain du second tour, à la rencontre du Président sénégalais Abdoulaye Wade, puis à Ouagadougou, à celle du Président burkinabé Blaise Compaoré.

Les plaies de l'histoire

Les internautes qui viennent de lire ce qui précède, percevront aisément l’intérêt de la référence à l’écart, dans les urnes, entre les deux finalistes. Pour bien comprendre, en revanche, celle de « candidat de l’étranger », un rapide retour en arrière s’impose. En lançant, la veille même de l’investiture du candidat du RHDP, un message aux électeurs ayant voté Bédié au premier tour, Laurent Gbagbo cherchait à enfoncer un coin dans la stratégie de l’opposition. Manière de tenter de rouvrir les plaies, aujourd’hui apparemment cicatrisées, dont ont souffert par le passé les relations entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Après la mort, le 7 décembre 1993, de Félix Houphouët-Boigny (dont Alassane Ouattara fut l’unique Premier ministre), et jusqu’au coup d’Etat de noël 1999, la vie politique ivoirienne fut en effet empoisonnée par une farouche rivalité entre ces deux dirigeants. C’est sous la houlette d’Henri Konan Bédié que fut forgé le concept « d’ivoirité » qui renforcera le droit du sang en Côte d’Ivoire. Dans ce contexte sera adopté un nouveau code électoral restreignant le droit d'élection à la magistrature suprême aux citoyens nés de mère et de père ivoirien, et ayant résidé en Côte d'Ivoire, sans discontinuer, pendant les cinq années précédent le scrutin.

Une disposition qui sera, par la suite, en partie inscrite dans la constitution, adoptée sous la présidence du général Robert Gueï, porté par les mutins à la tête du coup d’Etat de décembre 1999 ayant conduit Henri Konan Bédié à l’exil. Ce codicille institutionnel empêchera en effet Alassane Ouattara de se présenter à l’élection présidentielle de 2000 pour cause de « nationalité douteuse », puis aux législatives de novembre suivant.

Auparavant, en novembre 1999, un mois avant le coup d’Etat, la justice ivoirienne avait lancé un mandat d’arrêt contre Alassane Ouattara pour faux et usage de faux concernant ses deux cartes d’identité. Le même mois, la direction du RDR, à l’exception d’Alassane Ouattara, alors à l’étranger, sera arrêtée, condamnée à deux ans de prison, et placée sous les verrous, y compris la numéro deux du parti, Henriette Diabaté. Quand à Laurent Gbagbo, l’opposant qu’il était alors avait noué une alliance avec le fondateur du RDR Djéni Kobina, le Front républicain, contre Henri Konan Bédié. Répondant à nos questions lors de sa conférence de presse mardi dernier, Laurent Gbagbo attribuera même, indirectement, la responsabilité du coup d’Etat de 1999 à Alassane Ouattara. « Si vous aimez Bédié, vous devez voter pour celui qui l’a fait revenir d’exil plutôt que pour celui qui l’a fait partir en exil », avait-il dit à l’attention des très convoités électeurs de Bédié.

On efface tout et on recommence

A Présent, donc, Bédié et Ouattara ont décidé de faire du passé table rase, convoquant au passage l’image tutélaire et très socialiste du Président tanzanien Julius Nyerere. Car hors la dynamique du RHDP, point de salut pour eux. Le but est bien de transformer cette logique de coalition en une dynamique de front anti-Gbagbo. Le moyen d’y parvenir a été évoqué durant la précampagne électorale : le parti unifié d’opposition. Plusieurs fois promise, jamais réalisée, cette idée vient donc de refaire opportunément surface. Sans être clairement exposée, la répartition des rôles, pourtant, se profile. En cas de victoire dans les urnes d’Alassane Ouattara, ce dernier irait à la présidence, et Henri Konan Bédié, le « Président Nyerere » de l’opposition, pourrait aller à la tête du parti unifié.

La récupération du vote Bédié, priorité absolue pour Gbagbo

Cette stratégie de mobilisation de l’opposition saura-t-elle convaincre les électeurs de Bédié ? Réponse à la proclamation des résultats du second tour prévu le 28 novembre. Mais l’ampleur de l’écart entre les deux finalistes devrait logiquement conduire Laurent Gbagbo à se lancer dans une campagne de rassemblement, afin de capter au moins les 11/25ème, soit 44 % de l’électorat de Bédié dont il a besoin pour être réélu.

Une campagne plus offensive de la part des lieutenants de Gbagbo n’est pas à exclure. Car le Président sortant a tout intérêt à enfoncer un coin dans l’alliance du RHDP pour en casser la dynamique et récupérer la fraction du vote Bédié dont il a besoin pour vaincre.
En lançant sa campagne officielle le 15 octobre à Man, Laurent Gbagbo, sur RFI, avait lancé un message paix, de réconciliation, d’apaisement. Il était alors face à 13 adversaires (et en réalité face à deux d’entre eux). Le voilà à présent, non pas face à un rival comme prévu par la loi, mais de nouveau face aux deux mêmes. A se demander si le premier tour a jamais existé.

Et pourtant, en Côte d’Ivoire aussi, l’élection présidentielle est la rencontre, au second tour, d’un homme avec un peuple. Ainsi va la vie politique ivoirienne. Face à ce rendez-vous de l’histoire, les calculs électoraux semblent de peu de poids. Mais s’ils ne sont pas une condition suffisante pour triompher, ils constituent une condition nécessaire à la victoire. Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et même Henri Konan Bédié le savent bien : tous trois sont, une ultime fois, confrontés à la loi d’airain de l’arithmétique. Dure, dure, mais c’est la loi.

DEUXIEME TOUR DE L' ELECTION PRESIDENTIEL EN CÖTE D'IVOIRE

A l’approche du second tour de la présidentielle, les deux candidats qualifiés, le Président sortant Laurent Gbagbo et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara, sont confrontés à une équation incontournable propre à toute démocratie élective : celle du report des voix. Le premier tour ayant été marqué par la persistante tripolarisation du paysage politique ivoirien, les deux finalistes vont devoir se disputer l’électorat de l’ancien Chef de l’Etat Henri Konan Bédié, arrivé troisième lors du premier tour, de ce fait, éliminé de la course à la présidence et qui, selon les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, a attiré sur son nom 25 % des suffrages alors exprimés.

Avant toute considération politique, l’écart entre les deux finalistes, 6 points, permet de fixer les objectifs chiffrés à atteindre par chacun d’eux afin de triompher. Comme nous l’allons démontrer tout à l’heure, le défi que doit à présent relever Alassane Ouattara pour rattraper et dépasser, dans les urnes, le Président sortant, est celui de la mobilisation de l’électorat de Henri Konan Bédié, qui a appelé ses électeurs à voter pour l’ancien Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny. Les partisans d’Alassane Ouattara veulent y croire. Car en additionnant TOUTES ses voix et celles de Bédié, la victoire de leur champion, sur le papier, est acquise.

Mais les électeurs de l’ancien chef de l’Etat ivoirien voteront-ils comme un seul homme pour Alassane Ouattara ? Pas sûr. Car les querelles tenaces qui ont opposé les deux hommes par le passé pourraient avoir laissé des traces. Fort de son avance, Laurent Gbagbo compte donc bien récupérer une part suffisamment importante des électeurs d’Henri Konan Bédié pour l’emporter au deuxième tour.

Les jeux n’étant pas faits, dans les états-majors des deux finalistes, des experts mettent la dernière main à leurs études chiffrées qui viendront étayer les stratégies de campagne du second tour. Entrez dans la danse des chiffres :

- Lors du premier tour, les trois premiers, dans l’ordre Gbagbo, Ouattara et Bédié, n’ont laissé que miettes aux onze autres candidats : pas plus de 5 % des voix.

- Si l’on exclut à priori l’hypothèse selon laquelle ces 5 % de suffrages exprimés au premier tour s’abstiendront TOUS au second tour, si l’on admet qu’1 % d’entre eux, néanmoins, s’abstiendront, voteront blanc ou verrons leur vote annulé au second tour, alors la répartition des 4 points restants ne peut se faire que de trois façons :
- 4 points pour l’un des deux finalistes et rien pour l’autre,
- 3 points pour l’un et 1 point pour l’autre,
- 2 points pour chacun des finalistes.

- Sachant que le quatrième du premier tour, le candidat de l’UDPCI, Albert Toikeusse Mabri, a recueilli 2,5 % des voix et qu’il a appelé à voter Ouattara au second tour, nous choisirons, a priori encore, la seconde des trois possibilités qui précèdent, soit 3 points pour Ouattara et 1 points pour Gbagbo.

- Alors le score du désormais candidat de l’opposition se hausse à 32 + 3 = 35 %. En conséquence, pour atteindre la majorité, Ouattara devra trouver dans l’électorat de Bédié 50 – 35 = 15 points qui lui font défaut.

- Avant d’aller plus loin, nous admettrons que :

o Les électeurs qui ont voté Gbagbo au premier tour feront de même au second. Ceux d’entre eux qui s’abstiendront ou qui, par extraordinaire, voteront Ouattara, ne devraient pas, significativement, affecter le résultat.

o De même, les électeurs ayant voté Ouattara au premier tour en feront autant au second. Ceux d’entre eux qui s’abstiendront ou qui, d’aventure, voteront Gbagbo, ne devraient pas, significativement, affecter le résultat.

• Le taux de participation, qui a été historiquement élevé au premier tour (plus de 83 %), ne devrait guère être supérieur au second. Cela veut bien dire que les rares abstentionnistes du premier tour NE VOTERONT PAS NON PLUS AU SECOND ou que les abstentionnistes du second tour seront au moins aussi nombreux que ceux qui se seront ravisés et auront décidé d'y voter alors qu'ils s'en étaient bien gardés au premier.

• Dès lors, plusieurs hypothèses peuvent être désormais envisagées :


PREMIERE HYPOTHESE : LES ELECTEURS DE BEDIE VOTENT TOUS AU SECOND TOUR :

- L’objectif incompressible d’Alassane Ouattara peut alors être chiffré au captage, au second tour, de 15 voix sur 25 qui se sont portées sur le candidat du PDCI au premier, soit 3/5ème des voix de Bédié, soit encore 6 voix sur 10. Pour l’atteindre, le candidat de l’opposition aurait alors prudemment intérêt à se fixer comme objectif les deux tiers des voix de Bédié.

- Pour Gbagbo, le même calcul le conduit à un objectif chiffré de 50 - (38 + 1) = 11 points à prendre dans le réservoir de voix de Bédié, soit 11/25 = 44 % de cet électorat. Pour l’atteindre, le candidat de La majorité présidentielle aurait alors prudemment intérêt à se fixer comme objectif la moitié des voix de Bédié. C’est à cette aune que l’on mesure le caractère plus confortable de la situation strictement chiffrée de Gbagbo que celle de Ouattara. Le premier doit viser la moitié des voix de Bédié, le second les deux tiers.

DEUXIEME HYPOTHESE : LES ELECTEURS DE BEDIE S’ABSTIENNENT TOUS AU SECOND TOUR :

- Ne resterait plus alors que 38 + 32 + 5 = 75 % de l’électorat qui voterait au second tour.

- Dans ce cas, même s’il ne récupérait aucune des voix des onze autres candidats, Gbagbo serait élu avec 38% sur des 75% de votants, soit 50,66 % des voix.

TROISIEME HYPOTHESE : PARMI LES ELECTEURS DE BEDIE, UN SUR TROIS S’ABSTIENT AU SECOND TOUR (SOIT ENVIRON 8 SUR 25):

Sachant que, sur 100 électeurs du premier tour, il n’y aurait plus que 25 – 8 = 17 électeurs de Bédié votant au second tour, le point d’équilibre entre les deux candidats finalistes se situe à :

-(100 – 8 – 1)/2 – (38 + 1 ) = 6.5 voix de Bédié pour Gbagbo

-(100 – 8 – 1)/2 – (32 + 3 ) = 10.5 voix de Bédié pour Ouattara

-Pour battre Gbagbo sur le fil, Ouattara devrait donc récupérer au moins 11 des 17 électeurs restants de Bédié, soit alors un objectif incompressible de 11 sur 17, soit environ deux tiers de l’électorat de Bédié au second tour et donc, pour plus de sécurité, un objectif des trois quarts.

-Pour battre Ouattara sur le fil, Gbagbo devra alors attirer à lui au moins 7 électeurs de Bédié sur 17, soit alors un objectif incompressible de 7 sur 17, soit un peu peu plus d’un tiers de l’électorat de Bédié au second tour et donc, pour plus de sécurité, un objectif d'un sur deux.

L’analyse chiffrée qui précède révèle ainsi qu’alors que l’objectif à atteindre par Gbagbo ne change pas avec un tiers d’abstentionnistes dans l’électorat Bédié, celui de Ouattara s’éloigne et passe des deux tiers aux trois quarts de cet électorat.

Fort logiquement, on s’apercevra que l’équation ira en se compliquant pour Ouattara (et, corolaire, se simplifiera pour Gbagbo) à mesure qu’augmentera l’abstention dans l’électorat de Bédié.

Les raisons du rapprochement renforcé entre ADO et Bédié

On comprend mieux, dès lors, pourquoi Alassane Ouattara, dit ADO, a multiplié les hommages à Henri Konan Bédié lors de son investiture pour le second tour. Orfèvre en la matière, ADO a trouvé la solution. Il n’a reculé devant aucun sacrifice pour franchir la barre des chiffres qui précèdent et atteindre ses objectifs dans l’électorat de Bédié.
Le désormais candidat du RHDP, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (qui regroupe les quatre principaux partis d’opposition en Côte d’Ivoire), a d’abord décidé d’établir ses pénates au siège du PDCI-RDA, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire, l’ancien parti unique de feu Félix Houphouët-Boigny, et qui est aujourd’hui présidé par Henri Konan Bédié. C’est là, au cœur du quartier chic de Cocody, qu’il a reçu l’onction de ses alliés du second tour comme candidat du RHDP. Au dessus de sa tête, le portrait géant du « Père de la Nation » venait d’être solidement arrimé au mur duquel il s’était à moitié décroché juste avant la cérémonie. Dans son discours d’investiture, Alassane Ouattara a promis, en cas de victoire, de se placer sous l’autorité d’Henri Konan Bédié. A l’instar de l’ancien Président-fondateur de la Tanzanie Julius Nyerere, qui, à la tête de son parti unique, avait continué de diriger de facto son pays après en avoir quitté la présidence, Henri Konan Bédié s’est ainsi vu offrir par Alassane Ouattara une sorte de fonction de « guide suprême », création sans précédent dans l’histoire politique ivoirienne et sans contenu dans la constitution.

Ggagbo réagit

Sorti des urnes en tête lors du premier tour, Laurent Gbagbo, avant même que son adversaire du second ne fasse ces spectaculaires annonces, avait pris les devants. Pour galvaniser ses troupes dans la perspective de la bataille du 28 novembre, le candidat de La majorité présidentielle soulignait l’importance de sa première place au premier round du 31 octobre, et celle de l’écart le séparant de son adversaire qu’il qualifiait, une fois encore, de « candidat de l'étranger », lui reprochant d’être allé à Dakar au lendemain du second tour, à la rencontre du Président sénégalais Abdoulaye Wade, puis à Ouagadougou, à celle du Président burkinabé Blaise Compaoré.

Les plaies de l'histoire

Les internautes qui viennent de lire ce qui précède, percevront aisément l’intérêt de la référence à l’écart, dans les urnes, entre les deux finalistes. Pour bien comprendre, en revanche, celle de « candidat de l’étranger », un rapide retour en arrière s’impose. En lançant, la veille même de l’investiture du candidat du RHDP, un message aux électeurs ayant voté Bédié au premier tour, Laurent Gbagbo cherchait à enfoncer un coin dans la stratégie de l’opposition. Manière de tenter de rouvrir les plaies, aujourd’hui apparemment cicatrisées, dont ont souffert par le passé les relations entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Après la mort, le 7 décembre 1993, de Félix Houphouët-Boigny (dont Alassane Ouattara fut l’unique Premier ministre), et jusqu’au coup d’Etat de noël 1999, la vie politique ivoirienne fut en effet empoisonnée par une farouche rivalité entre ces deux dirigeants. C’est sous la houlette d’Henri Konan Bédié que fut forgé le concept « d’ivoirité » qui renforcera le droit du sang en Côte d’Ivoire. Dans ce contexte sera adopté un nouveau code électoral restreignant le droit d'élection à la magistrature suprême aux citoyens nés de mère et de père ivoirien, et ayant résidé en Côte d'Ivoire, sans discontinuer, pendant les cinq années précédent le scrutin.

Une disposition qui sera, par la suite, en partie inscrite dans la constitution, adoptée sous la présidence du général Robert Gueï, porté par les mutins à la tête du coup d’Etat de décembre 1999 ayant conduit Henri Konan Bédié à l’exil. Ce codicille institutionnel empêchera en effet Alassane Ouattara de se présenter à l’élection présidentielle de 2000 pour cause de « nationalité douteuse », puis aux législatives de novembre suivant.

Auparavant, en novembre 1999, un mois avant le coup d’Etat, la justice ivoirienne avait lancé un mandat d’arrêt contre Alassane Ouattara pour faux et usage de faux concernant ses deux cartes d’identité. Le même mois, la direction du RDR, à l’exception d’Alassane Ouattara, alors à l’étranger, sera arrêtée, condamnée à deux ans de prison, et placée sous les verrous, y compris la numéro deux du parti, Henriette Diabaté. Quand à Laurent Gbagbo, l’opposant qu’il était alors avait noué une alliance avec le fondateur du RDR Djéni Kobina, le Front républicain, contre Henri Konan Bédié. Répondant à nos questions lors de sa conférence de presse mardi dernier, Laurent Gbagbo attribuera même, indirectement, la responsabilité du coup d’Etat de 1999 à Alassane Ouattara. « Si vous aimez Bédié, vous devez voter pour celui qui l’a fait revenir d’exil plutôt que pour celui qui l’a fait partir en exil », avait-il dit à l’attention des très convoités électeurs de Bédié.

On efface tout et on recommence

A Présent, donc, Bédié et Ouattara ont décidé de faire du passé table rase, convoquant au passage l’image tutélaire et très socialiste du Président tanzanien Julius Nyerere. Car hors la dynamique du RHDP, point de salut pour eux. Le but est bien de transformer cette logique de coalition en une dynamique de front anti-Gbagbo. Le moyen d’y parvenir a été évoqué durant la précampagne électorale : le parti unifié d’opposition. Plusieurs fois promise, jamais réalisée, cette idée vient donc de refaire opportunément surface. Sans être clairement exposée, la répartition des rôles, pourtant, se profile. En cas de victoire dans les urnes d’Alassane Ouattara, ce dernier irait à la présidence, et Henri Konan Bédié, le « Président Nyerere » de l’opposition, pourrait aller à la tête du parti unifié.

La récupération du vote Bédié, priorité absolue pour Gbagbo

Cette stratégie de mobilisation de l’opposition saura-t-elle convaincre les électeurs de Bédié ? Réponse à la proclamation des résultats du second tour prévu le 28 novembre. Mais l’ampleur de l’écart entre les deux finalistes devrait logiquement conduire Laurent Gbagbo à se lancer dans une campagne de rassemblement, afin de capter au moins les 11/25ème, soit 44 % de l’électorat de Bédié dont il a besoin pour être réélu.

Une campagne plus offensive de la part des lieutenants de Gbagbo n’est pas à exclure. Car le Président sortant a tout intérêt à enfoncer un coin dans l’alliance du RHDP pour en casser la dynamique et récupérer la fraction du vote Bédié dont il a besoin pour vaincre.
En lançant sa campagne officielle le 15 octobre à Man, Laurent Gbagbo, sur RFI, avait lancé un message paix, de réconciliation, d’apaisement. Il était alors face à 13 adversaires (et en réalité face à deux d’entre eux). Le voilà à présent, non pas face à un rival comme prévu par la loi, mais de nouveau face aux deux mêmes. A se demander si le premier tour a jamais existé.

Et pourtant, en Côte d’Ivoire aussi, l’élection présidentielle est la rencontre, au second tour, d’un homme avec un peuple. Ainsi va la vie politique ivoirienne. Face à ce rendez-vous de l’histoire, les calculs électoraux semblent de peu de poids. Mais s’ils ne sont pas une condition suffisante pour triompher, ils constituent une condition nécessaire à la victoire. Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et même Henri Konan Bédié le savent bien : tous trois sont, une ultime fois, confrontés à la loi d’airain de l’arithmétique. Dure, dure, mais c’est la loi.

jeudi 21 octobre 2010

Distribution des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeur : Voici les dates de fin de l'opération à Abidjan, à l'intérieur et à l'étranger

Le Premier Ministre, Monsieur Guillaume Kigbafori Soro, en accord avec les la Commission électorale indépendante et les structures techniques en charge du processus d’identification et de recensement électoral (CNSI et ONI), porte à la connaissance des populations ivoiriennes que l’opération couplée de distribution des cartes nationales d’identité et des cartes d’électeur, entamée le 6 octobre 2010, prendra fin sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger aux dates ci-après :
Pour le district d’Abidjan : le Samedi 23 octobre 2010
• Pour l’intérieur du pays : le Mercredi 27 octobre 2010
• Pour l’étranger : le Vendredi 29 octobre 2010

En conséquence, le Premier ministre invite tous les citoyens ivoiriens concernés par cette opération et n’ayant pas encore retiré leurs cartes, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger, à se rendre sans tarder dans leurs centres d’enrôlement respectifs, munis de leurs récépissés, pour procéder au retrait.

Le Premier Ministre exhorte les candidats à l’élection présidentielle et leurs états major, les acteurs politiques, les organisations de la société civile ainsi que les autorités traditionnelles et religieuses à s’impliquer activement dans la sensibilisation et la mobilisation des populations pour le succès de cette opération dans les délais fixés.

vendredi 14 mai 2010

Report de la marche du Rhdp - La victoire du bon sens

Suffisamment rare depuis le début de la crise, pour ne pas être relevé. La coalition hétéroclite de partis politiques regroupés au sein du RHDP a décidé de reporter la marche qu’elle avait pourtant annoncée à cor et à cri pour demain. Pour être plus précis, c’est le PDCI et le RDR, les deux principales composantes de ladite coalition qui ont décidé de renoncer à cette marche qui était visiblement porteuse de désordre. Il faut les féliciter. Ces félicitations sont d’autant plus normales que la majorité des Ivoiriens attendait que certains de leurs hommes politiques leur donnent quelques moyens d’espérer en des lendemains meilleurs. Même si ce n’est pas trop tôt, il ne faut pas bouder son plaisir. Le report de la marche à une date ultérieure lève “une hypothèque” sur la tenue des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) dont nombre d’Ivoiriens espèrent qu’elles seront la porte d’entrée du retour de l’institution à son siège à Abidjan. Les enjeux pour notre pays, tout le monde le sait, sont énormes. Ils sont économiques, sociaux et diplomatiques. C’est donc tout à l’honneur des présidents du PDCI et du RDR de l’avoir compris. Et il faut s’en réjouir. Que dire, dans ces conditions des jusqu’auboutistes, Mabri et Anaky, qui, jusqu’à la fin, sont restés sur leurs positions guerrières au risque de mettre à mal leurs rapports avec leurs autres camarades du RHDP ? Pas grand-chose. Sinon que cela ne doit pas surprendre. D’autant plus que tout le monde sait que ces deux leaders ne représentent pratiquement rien sur l’échiquier politique national. Le RHDP étant pour eux beaucoup plus un moyen d’existence qu’un cadre dans lequel ils apportent une quelconque contribution pour faire avancer le débat démocratique. De sorte que leurs responsabilités vis-à-vis du peuple ivoirien est quasi nulle. Mais la grande curiosité des prochains jours sera la conséquence que Mabri et Anaky vont tirer de leur déconvenue actuelle. Le bon sens aurait voulu qu’ayant joué les extrémistes dans les salons, ils maintiennent leur mot d’ordre à eux. Et qu’ils marchent effectivement demain. Une telle situation aurait le mérite de montrer à toute l’opinion ce qu’ils pèsent réellement. A défaut, on s’attend à tout le moins qu’ils se démarquent du RDR et du PDCI, coupables à leurs yeux, de haute trahison. Mais tout le monde sait que rien de tout ceci ne se produira. Mabri et Anaky savent qu’ils ne représentent rien. Ils ne prendront donc pas le risque d’affronter le regard de tout le monde dans la rue. La déculottée serait grande et le ridicule pourrait les emporter. Ils savent aussi que sortir du RHDP va les confiner durablement dans l’anonymat, qui pourrait, à terme, les emporter aussi. Dans ces conditions, il n’y a vraiment pas grand-chose à attendre de ce côté. Ce qui laisse le temps aux Ivoiriens de se concentrer sur les assemblées annuelles de la BAD et sur la reprise du processus électoral. En attendant les élections présidentielles et la paix définitive

vendredi 30 avril 2010

OUATTARA PERD DU TERRIN DANS LA COURSE à LA PRESIDENCE

Les années passent et les chances du leader des Républicains de briguer la présidence de la République s’amenuisent. Alassane Dramane Ouattara n’a plus son prestige d’antan de leader du parti septentrional de la Côte d’Ivoire.

Pendant la crise militaro politique que lui-même a crée de toutes pièces, il n’a jamais daigné être auprès de la population du Nord. Ses lieutenants sont certes là, mais ses absences répétées à leurs côtés ont joué en sa défaveur.

Le positionnement de Soro Guillaume sur la scène politique lui cause énormément de soucis.Ajouté à tout cela, les nombreuses défections dans son parti l’ont beaucoup affaibli et terni son image a telle enseigne que sa côte de popularité a considérablement baissé. Beaucoup de ses militants doutent aujourd’hui de lui. Ouattara ne fait plus rêver. Certains caciques du parti auraient l’intention de l’évincer de la tête du RDR. C’est pour cela qu’après son entrée au gouvernement en tant que ministre de l’Agriculture, Amadou Gon s’est amassé un trésor afin de combattre son mentor et prendre la présidence du parti. Selon nos sources, l’ex Ministre de l’Agriculture mènerait en ce moment un combat souterrain contre son mentor pour se positionner. Selon certaines indiscrétions, le Directeur National de campagne d’ADO aurait confié à son entourage que Ouattara ne sera jamais président de ce pays et qu’il va falloir qu’un membre de la famille Gon puisse prendre la direction du parti et qu’Alassane est un aventurier.

Ajouté à tous ces ingrédients, nous pouvons dire que la case « vivre ensemble » est profondément fissurée.Car Amadou Gon se positionne comme le futur leader du parti. Parce que la constitution sera appliquée après l’élection présidentielle et Ouattara sera frappé par la limite d’âge. Ainsi en complicité avec Soro Guillaume qu’il appelle affectueusement « petit frère », Alassane Dramane Ouattara doit comprendre que tout est accompli.

DANSE DES CHASSEURS de TINDARA