Le président de la Commission nationale d’organisation du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire a plaidé, hier, à San Pedro, pour l’indépendance économique des pays africains. «Nous ne pouvons plus accepter d’être du tiers- monde dans 50 ans ! Nous ne devrons plus être, en 2060, le sujet principal des discours sur l’aide, fûut-elle humanitaire ! Nous ne voulons plus, pour nos descendants, voir nos Etats tendre la main ; car, comme le disait Félix Houphouët-Boigny, la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit».
Hier, face aux universitaires et autres experts des questions économiques réunis à San Pedro dans le cadre du deuxième pré-colloque sur le cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le professeur Pierre Kipré ne s’est pas embarrassé de fioritures pour affirmer la volonté des pays africains de sortir de la précarité économique. Dans son discours d’orientation, le président de la commission nationale d’organisation du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire a mis l’accent sur le rôle moteur que doivent jouer les intellectuels dans cette bataille qui vise à donner une place honorable à l’Afrique dans le concert des nations. «Nos populations de San Pedro, de Côte d’Ivoire et d’Afrique subsaharienne souhaitent que vos analyses savantes débouchent sur les axes possibles du meilleur futur, pour leur redonner l’espoir suscité par la proclamation des indépendances en 1960. C’est votre devoir, car c’est votre rôle d’intellectuels que nous souhaitons organique, ici, en ce domaine qui commande beaucoup d’aspects de nos communautés politiques, de notre cohésion sociale et de notre dignité», a indiqué l’historien- chercheur à ses collègues qui plancheront, trois jours durant, au Centre culturel municipal de la ville, sur le thème de ce deuxième pré-colloque, à savoir «Les conditions économiques de l’indépendance à l’ère de la mondialisation : mythes et réalités en Afrique de l’ouest».
Abondant dans le même sens que professeur Kipré, le président du Conseil économique et social, qui assurait la présidence de la cérémonie, a plaidé pour la création d’une monnaie commune aux Etats africains. «Tant que nous n’aurons pas notre monnaie, nous aurons à subir le diktat des plus puissants», a prévenu Laurent Dona Fologo qui s’est, en outre, insurgé contre les programmes d’ajustement structurels et notamment la privatisation des entreprises nationales. «La privatisation a dépouillé nos Etats», a-t-il reconnu.
La cérémonie d’ouverture, qui s’est déroulée au rythme des sonorités du terroir, a vu la participation du corps préfectoral de la région du Bas- Sassandra conduit par le préfet de région, N’Guessan Obouo Jacques, du président du conseil général Kla Sylvanus et du maire de San-Pedro Clément Nabo.
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