Les derniers événements sur la scènes politique en Côte d'ivoire à première vue semble être une concession du président Allasane OUATTARA à l'égard de l'opposition particulièrement le FPI. Mais une analyse de la situation englobant une plus large circonspection des événements donne à comprendre que d'une part la libération des prisonniers n'est ni un geste de volonté d'apaisement des tensions socio-politique sur l'échiquier politique dans le pays. ni une volonté réelle de réconciliation, d'autre part que le pouvoir est à bout de souffle et cherche une issue heureuse.
En réalité le geste du chef de l'état doit être perçu comme la réaction d'un naufragé qui se débarrasse des objets encombrants qui peuvent le coulé.
Avec la rupture du pacte RHDP qui a vu le départ du PDCI le pouvoir du RDR qui en réalité ne repose que sur un calcul arithmétique et non sur une réalité sociologique s'est beaucoup affaibli. Lâché par l'occident et surtout la France qui ne veut pas d'un troisième mandat le pouvoir de bord de la lagune ebrié se sent de plus en plus isolé.
Face donc à cette nouvelle donne et avec le rapprochement de l'opposition et du PDCI, OUATTARA , en libérant les prisonniers politiques et en annonçant la réforme de la CIE cherche à gagner du temps en éliminant les facteurs qui aurait servi d'arguments à l'opposition pour déclencher des manifestations.
Par ainsi ce geste le pouvoir se donne une bouée d'oxygène pour mieux respirer et non l'opposition comme pouvais le laisser croire les commentaires dansle milieu politique ivoirien.
L'INFORMATION A PORTÉE DE MAIN MIEUX INFORMES. UNE MEILLEURE COMPREHENSION.; POUR UNE BONNE ANALYSE.
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vendredi 24 août 2018
LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES : BOUÉE DE SAUVETAGE POUR ALLASANE OUATTARA LUI MÊME
vendredi 14 mai 2010
Report de la marche du Rhdp - La victoire du bon sens
Suffisamment rare depuis le début de la crise, pour ne pas être relevé. La coalition hétéroclite de partis politiques regroupés au sein du RHDP a décidé de reporter la marche qu’elle avait pourtant annoncée à cor et à cri pour demain. Pour être plus précis, c’est le PDCI et le RDR, les deux principales composantes de ladite coalition qui ont décidé de renoncer à cette marche qui était visiblement porteuse de désordre. Il faut les féliciter. Ces félicitations sont d’autant plus normales que la majorité des Ivoiriens attendait que certains de leurs hommes politiques leur donnent quelques moyens d’espérer en des lendemains meilleurs. Même si ce n’est pas trop tôt, il ne faut pas bouder son plaisir. Le report de la marche à une date ultérieure lève “une hypothèque” sur la tenue des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad) dont nombre d’Ivoiriens espèrent qu’elles seront la porte d’entrée du retour de l’institution à son siège à Abidjan. Les enjeux pour notre pays, tout le monde le sait, sont énormes. Ils sont économiques, sociaux et diplomatiques. C’est donc tout à l’honneur des présidents du PDCI et du RDR de l’avoir compris. Et il faut s’en réjouir. Que dire, dans ces conditions des jusqu’auboutistes, Mabri et Anaky, qui, jusqu’à la fin, sont restés sur leurs positions guerrières au risque de mettre à mal leurs rapports avec leurs autres camarades du RHDP ? Pas grand-chose. Sinon que cela ne doit pas surprendre. D’autant plus que tout le monde sait que ces deux leaders ne représentent pratiquement rien sur l’échiquier politique national. Le RHDP étant pour eux beaucoup plus un moyen d’existence qu’un cadre dans lequel ils apportent une quelconque contribution pour faire avancer le débat démocratique. De sorte que leurs responsabilités vis-à-vis du peuple ivoirien est quasi nulle. Mais la grande curiosité des prochains jours sera la conséquence que Mabri et Anaky vont tirer de leur déconvenue actuelle. Le bon sens aurait voulu qu’ayant joué les extrémistes dans les salons, ils maintiennent leur mot d’ordre à eux. Et qu’ils marchent effectivement demain. Une telle situation aurait le mérite de montrer à toute l’opinion ce qu’ils pèsent réellement. A défaut, on s’attend à tout le moins qu’ils se démarquent du RDR et du PDCI, coupables à leurs yeux, de haute trahison. Mais tout le monde sait que rien de tout ceci ne se produira. Mabri et Anaky savent qu’ils ne représentent rien. Ils ne prendront donc pas le risque d’affronter le regard de tout le monde dans la rue. La déculottée serait grande et le ridicule pourrait les emporter. Ils savent aussi que sortir du RHDP va les confiner durablement dans l’anonymat, qui pourrait, à terme, les emporter aussi. Dans ces conditions, il n’y a vraiment pas grand-chose à attendre de ce côté. Ce qui laisse le temps aux Ivoiriens de se concentrer sur les assemblées annuelles de la BAD et sur la reprise du processus électoral. En attendant les élections présidentielles et la paix définitive
lundi 26 avril 2010
Polémique autour de la liste électorale provisoire : Ce que Gbagbo a dit à Wade
Si Abdoulaye Wade connaissait bien le dossier politique ivoirien comme son homologue burkinabé, il n`aurait pas attribué à Laurent Gbagbo, les propos qu`il a tenus le week-end sur RFI, au sujet de la liste électorale provisoire. Selon le député Martin Sokouri Bohui, chargé des élections au FPI, la position du chef de l`Etat n`a pas varié d`un iota. Pour Laurent Gbagbo, en droit, il n`y a ni liste blanche ni liste grise. Il n`y a que la liste électorale provisoire. Et c`est sur elle que se fait le contentieux électoral. Pour que ceux qui ont le droit d`y figurer et qui n`y sont pas présentent des papiers pour y être. Mais aussi pour que ceux qui ne doivent pas y figurer en soient exclus. Selon Sokouri Bohui, la position de son président-candidat est claire comme de l`eau de roche. Il faut procéder à une vérification, nom après nom, de la liste électorale. Que cela s`appelle audit ou expertise n`a pas trop d`importance pour lui. Le plus important c’est de procéder à la vérification de la liste électorale provisoire pour avoir une liste définitive propre et incontestable. Dire donc, qu’il n’y a qu’une seule liste électorale provisoire, ne veut pas dire ignorer les pétitionnaires qui ne sont pas sur la liste provisoire et qui ont été mis à tort sur une liste dite grise. De l`avis du député, quatre éléments au moins fondent la position du chef de l`Etat. Le premier élément c’est le cas de M. Touré Tamicolo 5ème adjoint au maire de Bouaké qui a pré-signé et pré-timbré des extraits d`acte de naissance qui sont vendus sur le marché de Bouaké. Pour avoir frauder à grande échelle, il vient d’être démis de ses fonctions par le maire de Bouaké. Aujourd`hui, après vérification, sa signature est au bas de milliers de faux extraits de naissance dont les titulaires se trouvent sur la liste électorale provisoire. Le deuxième élément est qu`il y a beaucoup de pétitionnaires qui sont sur la liste électorale provisoire qui sont nés à Dabou mais dont on ne retrouve aucun nom dans le registre d`état-civil pourtant numérisé de la mairie de Dabou. La troisième chose est qu’à Sinfra, 6 membres du personnel de l’état-civil de la mairie Rdr sont en prison pour des faits graves qu’ils ont reconnus. Il a été pris sur eux, 12000 faux extraits de naissance. Quatrième élément, c’est qu’à N’Douci, un militant du RDR, directeur d’école, avait sur lui 600 faux extraits de naissance avec 28 faux cachets de 28 sous-préfectures de Côte d’Ivoire. Il a été apréhendé, jugé et condamné à trois ans de prison ferme. Le Rdr a commis un avocat pour sa défense. De nombreux pétitionnaires ont utilisés ses extraits frauduleux pour s’inscrire sur la liste électorale, parmi eux certains sont sur la liste provisoire. On n’oublie pas d’inscrire sur ce tableau bien sombre, des gens qui vendent dans les rues, des certificats de nationalité ivoirienne pré-timbrés. On n’oubliera pas aussi que dans les zones CNO, la fraude a été si massive que parfois, le nombre d’enrôlés a largement dépassé la population du village. C’est le cas à Korhogo ou dans certains villages le nombre d’enrôlés est plus élévé que la population villageoise. On le voit donc, le président Wade a fait une mauvaise interprétation de l’analyse du chef de l’Etat sur les listes blanche et grise. Selon le député Sokouri Bohui, la seule chose à faire aujourd’hui par le Premier ministre et la Cei pour que tous les acteurs aient con-fiance dans ce processus, c’est de trouver rapidemment un mécanisme qui permette la vérification des inscrits sur la liste. D’ailleurs, selon un membre de la Majorité présidentielle, le chef de l’Etat n’a pas besoin d’attendre Wade pour prendre une telle décision. “Il n’a qu’à appeler le Premier ministre et le président de la CEI pour leur donner sa position”.
vendredi 19 mars 2010
Présidentielle ivoirienne: les pro-Gbagbo "veulent aller vite
Le parti du président ivoirien Laurent Gbagbo s`est déclaré jeudi favorable à une "tenue rapide" du scrutin présidentiel sans cesse reporté depuis 2005, au lendemain des préoccupations soulevées par le Conseil de sécurité sur le retard du processus.
"Nous sommes pressés d`aller vite aux élections, mais à des élections transparentes", a déclaré à l`AFP Martin Sokouri Bohui, secrétaire national aux élections au Front populaire ivoirien (FPI, parti présidentiel).
"Pourquoi la transparence des élections peut poser problèmes à des gens?", s`est interrogé M. Sokoury.
"Le Conseil de sécurité de l`ONU devrait limiter le mandat de M. Gbagbo qu`il avait prolongé en 2005 parce qu`aujourd`hui nous savons que la minorité présidentielle refuse d`aller aux élections", a affirmé à l`AFP Anne Ouloto, porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR), de l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
"Il faut que le Conseil prenne une résolution disant que si les élections ne sont pas organisées fin avril-début mai, M. Gbagbo n`est plus chef de l`Etat de Côte d`Ivoire", a-t-elle ajouté.
L`ONU a une nouvelle fois exprimé son impatience mercredi devant les retards à répétition subis par l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire et a appelé à la relance sans délai du processus électoral.
"Il est tout à fait regrettable de voir les élections retardées une fois de plus", a déclaré le représentant spécial de l`ONU en Côte d`Ivoire, Young-jin Choi, au Conseil de sécurité.
"Ce n`est pas tout de constater que c`est un retard regrettable", a relevé Alphonse Djédjé Mady, le porte-parole du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition regroupant les principaux partis d`opposition, appelant l`Onu à "plus de détermination".
"Il faut être déterminant. L`Onu dispose de plusieurs possibilités dans ses méthodes d`intervention pour amener les Etats membres à respecter leurs engagements", a ajouté M. Mady.
L`élection présidentielle est censée clore la crise née du coup d`Etat manqué de 2002, qui a coupé la Côte d`Ivoire en un sud loyaliste et un nord contrôlé par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Selon le dernier calendrier arrêté sous l`égide du médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré, l`élection est prévue pour "fin avril-début mai".
Le Premier ministre Guillaume Soro en a souhaité la tenue d`ici juin.
"Pourquoi la transparence des élections peut poser problèmes à des gens?", s`est interrogé M. Sokoury.
"Le Conseil de sécurité de l`ONU devrait limiter le mandat de M. Gbagbo qu`il avait prolongé en 2005 parce qu`aujourd`hui nous savons que la minorité présidentielle refuse d`aller aux élections", a affirmé à l`AFP Anne Ouloto, porte-parole du Rassemblement des Républicains (RDR), de l`ex-Premier ministre Alassane Ouattara.
"Il faut que le Conseil prenne une résolution disant que si les élections ne sont pas organisées fin avril-début mai, M. Gbagbo n`est plus chef de l`Etat de Côte d`Ivoire", a-t-elle ajouté.
L`ONU a une nouvelle fois exprimé son impatience mercredi devant les retards à répétition subis par l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire et a appelé à la relance sans délai du processus électoral.
"Il est tout à fait regrettable de voir les élections retardées une fois de plus", a déclaré le représentant spécial de l`ONU en Côte d`Ivoire, Young-jin Choi, au Conseil de sécurité.
"Ce n`est pas tout de constater que c`est un retard regrettable", a relevé Alphonse Djédjé Mady, le porte-parole du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), coalition regroupant les principaux partis d`opposition, appelant l`Onu à "plus de détermination".
"Il faut être déterminant. L`Onu dispose de plusieurs possibilités dans ses méthodes d`intervention pour amener les Etats membres à respecter leurs engagements", a ajouté M. Mady.
L`élection présidentielle est censée clore la crise née du coup d`Etat manqué de 2002, qui a coupé la Côte d`Ivoire en un sud loyaliste et un nord contrôlé par l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Selon le dernier calendrier arrêté sous l`égide du médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré, l`élection est prévue pour "fin avril-début mai".
Le Premier ministre Guillaume Soro en a souhaité la tenue d`ici juin.
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mercredi 24 février 2010
Nouveau gouvernement : L`argent et la politique gâtent les négociations
Le nouveau gouvernement de réconciliation a enfin vu le jour hier. Sans la participation du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Voici pourquoi les partis houphouétistes se sont reniés après avoir pris des engagements devant le président Blaise Compaoré.
Le communiqué du président Compaoré daté du 22 février 2010 est bien clair : « Le Facilitateur et les parties ivoiriennes sont convenus de la mise en place le 23 février 2010 d`un Gouvernement qui sera composé de représentants de tous les partis signataires des Accords de Linas Marcoussis. »
Donc, les présidents du Rassemblement des républicains (Rdr) et du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) avaient bien donné leur accord pour entrer dans le gouvernement du 23 février. A l`arrivée, ils se sont visiblement rétractés. Pourquoi Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont-ils dit « oui » à Blaise Compaoré et n`ont pas respecté leur engagement le lendemain ?En fait, dès la fin des négociations et après l`annonce de l`accord obtenu à l`arrachée, les deux leaders de partis du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont commencé à grincer des dents. Ils auraient voulu que la rencontre leur aménage une marge de manœuvre face à leurs militants qui ont battu le pavé pendant des jours avec des morts à la clé. Ainsi, ils estimaient qu`un message d`apaisement du président de la République leur aurait certainement permis de lever les mots d`ordre qu`ils avaient lancés. Mais, Laurent Gbagbo est resté silencieux, laissant le soin au facilitateur et au Premier ministre d`annoncer la fin de la crise. Ensuite, ils voulaient d`abord avoir des détails sur les modalités de leur entrée au gouvernement avant l`annonce du Premier ministre. Et, comme le montrera la suite des évènements, le sujet leur tenait particulièrement à cœur, car il s`agit de savoir combien de postes ministériels aura chaque parti, quels sont les postes, quels sont les personnes qui peuvent y être affectées. Certains auraient même voulu que le facilitateur mette tout cela au point avant de regagner Ouagadougou. Impossible, selon un diplomate. « Le Facilitateur a arraché un accord sur les deux points à problème : l`entrée au gouvernement et l`ouverture de négociations sur la Cei. Pour des questions de souveraineté nationale, il ne pouvait pas s`ingérer dans la composition du gouvernement. Ce n`est pas à lui de distribuer des postes », explique-t-il.
Dès le départ de Blaise Compaoré, un ballet infernal a commencé pour le Premier ministre. Guillaume Soro s`est très vite heurté à l`intransigeance du Pdci et du Rdr qui voulaient maintenir en place l`essentiel des ministres sortants, étant entendu que chaque parti voyait son quota passer de cinq à quatre ministres.
Pourtant, Guillaume Soro voulait composer une équipe plus soudée autour des objectifs du gouvernement et moins tributaire des désidératas des partis politiques. Ce qui nécessitait le renouvellement d`une bonne partie de l`équipe. Sur ce point, il avait obtenu l`accord du président de la République.
Toute la soirée de lundi et la journée de mardi, Guillaume Soro a tenté de convaincre ses interlocuteurs.
Camp présidentiel
Laurent Gbagbo était prêt à lâcher quatre de ses anciens ministres. Il voulait garder Paul Antoine Bohoun Bouabré, Désiré Tagro et Amani N`Guessan Michel. Le premier est l`homme du Front populaire ivoirien, le second le gestionnaire du dossier Apo et le troisième l`homme des questions militaires. Pour son quatrième poste, Laurent Gbagbo hésitait entre Christine Adjobi et Sébastien Dano Djédjé. Il faut noter que les choix du candidat Gbagbo ne sont pas sans arrière pensée politique.
Michel Amani N`Guessan est le seul vrai poids lourd du candidat de La Majorité présidentielle pour le grand centre où il faudra déstabiliser le Pdci. Il est le directeur régional de campagne de Gbagbo pour la Vallée du Bandama. Bohoun Bouabré et Tagro sont incontournables au Centre-Ouest.
Forces nouvelles
Pour respecter la promesse de changement faite aux Ivoiriens, Guillaume Soro voulait donner l`exemple. Le seul ministre que le leader des Forces nouvelles était sûr de reconduire est le ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané. Ce qui augurait d`un renouvellement sans précédent.
RDR
Du côté de la rue Lepic, le changement n`était pas à l`ordre du jour. Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko, Ibrahim Cissé Bacongo, Marcel Amon Tanoh et Jeanne Peuhmond étaient en lice. Laurent Gbagbo a rejeté en bloc les quatre premiers. Il était peut-être prêt à s`accommoder de l`ancienne ministre de la Famille et des affaires sociales et, dans une certaine mesure, de Marcel Amon Tanoh.
Pas question de bouger pour le Rdr. Car, les ministres sortants refusés par Gbagbo sont justement ceux sur qui repose une bonne partie du financement et de l`animation de la campagne. Amadou Gon Coulibaly, ancien ministre de l`Agriculture, est le directeur national de campagne du candidat Alassane Ouattara. Ibrahim Cissé Bacongo, ancien ministre de l`Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, est le directeur national de campagne d`Abidjan Sud. Hamed Bakayoko, ex-ministre des Ntic, est le directeur central de campagne chargé de la jeunesse.
Marcel Amon Tanoh, ancien ministre de la Construction, est le directeur de campagne pour le Sud-Comoé et le District d`Abidjan (60% de l`électorat).
Comment remplacer de tels hommes au gouvernement sans mettre en péril l`échafaudage de la campagne présidentielle ?
PDCI
L`ancien parti unique veut faire le moins de vague possible.
D`où la proposition de Dr Allah Kouadio Remi, Patrick Achi, Ama Tehoua Marie, Dagobert Banzio et Youssouf Bakayoko.
Là aussi, refus strict de Laurent Gbagbo qui accepterait tout au plus Youssouf Bakayoko. Alors que du côté du Pdci, l`on tient justement peu à l`ancien ministre des Affaires étrangères que l`on soupçonne fortement d`accointances trop poussées avec le camp présidentiel. Certains cadres du parti n`hésitent même pas à suggérer au chef de l`Etat de le prendre en compte dans son propre quota. C`est dire ! Le Pdci ne lâchera pas ses ministres. Et pour cause ! Patrick Achi est jugé le seul capable de mener la vie dure au Fpi en pays akyé. Il y jouit d`une popularité certaine acquise au fil des années passées au ministère des Infrastructures économiques.
A l`Ouest, Dagobert Banzio est bien parti pour freiner les envies du Fpi. Au Centre-Est, Ama Tehoua Marie doit affronter le président du Fpi, Pascal Affi N`Guessan. Enfin, Rémi Allah est chargé de contrer les offensives du Fpi au Centre, en pays baoulé.
Ces considérations politico-financières ont donc été le grain de sable qui a retardé la composition du gouvernement.
Malgré un dernier forcing, Guillaume Soro n`a pu surmonter ces écueils. Hier, à quelques heures de l`annonce de son gouvernement, il a encore vu le président de la République pour lui demander de requalifier au moins certains des noms qu`il avait rejetés.
Mais, Laurent Gbagbo a estimé qu`il avait déjà consenti beaucoup de sacrifices en lâchant quatre de ses ministres, et non les moindres, sur huit. En libérant par exemple le ministre des Mines et de l`énergie, Emmanuel Léon Monnet, il voulait donner un gage de changement. Mais, il se fragilisait aussi dans le pays akyé.
Il ne comprenait donc pas pourquoi l`opposition refusait de se séparer de certains ministres devenus de véritables barons. Il devenait alors évident que l`on irait vers la formation partielle du gouvernement en attendant le retour du Rhdp à de meilleurs sentiments après les négociations qui doivent se poursuivre.
mardi 23 février 2010
Côte d`Ivoire : gouvernement complet d`ici jeudi, avec l`opposition (Soro)
Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a affirmé mardi qu`il comptait compléter d`ici jeudi le nouveau gouvernement, indiquant que les 11 postes restant à pourvoir sur les 28 annoncés devaient être attribués à l`opposition.
En début de soirée, un cabinet de 28 membres avait été annoncé par le secrétaire général de la présidence Amédée-Couassi Blé (bien: Amédée-Couassi Blé).
Outre M. Soro, chef de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), seize autres titulaires ont été nommés, tandis que onze ministères restent à pourvoir.
"Il fallait qu`on sorte un gouvernement aujourd`hui puisque nous l`avions promis à la Côte d`Ivoire", a déclaré le Premier ministre devant la presse. "Les premiers à être nommés l`ont été, je vais continuer à discuter avec les forces politiques en vue de compléter le gouvernement d`ici avant la première tenue du conseil des ministres qui aura lieu jeudi", a-t-il ajouté.
"Nous nous sommes mis d`accord sur les portefeuilles à donner aux différents partis", a-t-il dit.
L`opposition doit avoir au total onze postes: quatre pour le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI), quatre pour le Rassemblement des républicains (RDR), un pour l`Union pour la démocratie et la paix en Côte d`Ivoire (UDPCI), un pour le Mouvement des forces d`avenir (MFA) et un pour le Parti ivoirien des travailleurs (PIT).
Ces postes sont ceux qui n`ont pas été encore pourvus.
Dans le gouvernement précédent de 33 membres nommé en 2007 après l`accord de paix de Ouagadougou, le PDCI et le RDR avaient chacun cinq postes, l`UDPCI, le MFA et le PIT déjà un chacun.
Les 17 ministères déjà attribués sont pour la plupart répartis entre le Front populaire ivoirien (FPI, parti du président Laurent Gbagbo), qui en compte neuf contre 10 auparavant, et l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) du Premier ministre. Les FN comptent six représentants, dont M. Soro, contre 8 auparavant.
Depuis la dissolution par le président Gbagbo du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) le 12 février, qui a plongé le pays dans une crise émaillée de violences parfois meurtrières, l`opposition avait conditionné sa participation au nouveau cabinet au "rétablissement" de la CEI.
Celle-ci doit organiser jeudi, jour prévu pour le conseil des ministres, l`élection de son nouveau président et de ses quatre nouveaux vice-présidents.
"La Côte d`Ivoire traverse des moments difficiles, je demande à tous de garder le calme et la sérénité", a lancé le chef du gouvernement, souhaitant que "la paix revienne" dans ce pays coupé en deux depuis le coup d`Etat manqué de 2002.
Le gouvernement aura pour tâche de conduire le pays "fin avril-début mai" à une élection présidentielle, selon le calendrier annoncé par le médiateur, le président burkinabè Blaise Compaoré.
Sans cesse reporté depuis la fin du mandat de M. Gbagbo en 2005, ce scrutin est censé clore la crise de 2002.
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