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mardi 11 février 2014

Côte d’Ivoire : le lourd silence de Hollande !


Côte d’Ivoire : le lourd silence de Hollande !
Le rapport mondial de l’ONG Human Rights Watch concernant les événements de 2013 énonce, au sujet de la Côte d’Ivoire, le constat suivant : « le gouvernement Ouattara n’a pas tenu sa promesse de rendre une justice équitable et impartiale pour les crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011 ». En effet si plus de 150 dirigeants civils et militaires du camp de Gbagbo sur environ 800 détenus arbitrairement, ont été mis en accusation, aucun membre des Forces Républicaines pro-Ouattara, composées de forces armées et de milices tribales, ne l’a été. La Commission nationale d’enquête nommée par le gouvernement Ouattara et dissoute depuis a pourtant, dans son rapport rendu en 2012, écrit que les membres des deux camps avaient perpétré des centaines d’exécutions sommaires et le gouvernement avait alors promis que des suites seraient données. C’est donc bien une justice de vainqueur qui est à l’œuvre en Côte d’Ivoire, une justice qui maintient en détention provisoire depuis deux ans et demi la plupart des accusés pro-Gbagbo même si quelques uns ont été libérés au compte-gouttes. Une justice qui n’engage aucune poursuite, ni pour les crimes commis par les forces de sécurité de Ouattara, en particulier contre le camp de personnes déplacées de Nahibly, ni pour les actes de torture qui ont fait suite aux attaques contre des établissements militaires et sont devenus pratique courante depuis. Une justice qui se révèle aussi incapable de résoudre les conflits fonciers liés à des occupations illégales de terrains par le biais de ventes illicites à des non ivoiriens ou par le biais d’occupations hostiles, privant ainsi des dizaines de milliers de réfugiés de leur droit au retour. Le gouvernement Ouattara se révèle tout aussi incapable de rétablir le fonctionnement d’un Etat de droit en ce qui concerne la sécurité des biens et des personnes, reléguant le pays au rang de douzième pays le plus dangereux au monde. Le désarmement des ex-combattants de la rébellion pro-Ouattara ne connaît pas d’avancée notable, de même que la réforme du secteur de la sécurité ; plusieurs commandants militaires impliqués dans de graves violations des droits humains occupent toujours des postes clés et sont même promus à de hauts grades. Les jeunes voyous continuent de terroriser les populations, les femmes étant les premières victimes de cette violence. Le rapport énonce enfin que « certains partenaires de la Côte d’Ivoire, notamment les Nations-Unies et les Etats-Unis ont fait preuve d’une plus grande volonté de critiquer le manque de justice pour les crimes passés, tandis que d’autres, notamment la France, sont restés largement silencieux ». Ce silence est celui de François Hollande et de Laurent Fabius qui se font complices de Ouattara pour mieux enchaîner le peuple ivoirien. Car Ouattara, peu soucieux du bien commun et de l’unité de la nation ivoirienne, est bien utile pour servir de caution à la volonté de recolonisation du pré carré francophone. Pendant ce temps, des journalistes sont persécutés et même assassinés comme Désiré Oué qui voulait redonner vie aux parlements et agoras dans les quartiers. Pendant ce temps, des centaines de milliers de personnes sont contraintes à l’exil forcé en dépit des dispositions constitutionnelles qui l’interdisent, l’opposition est réduite au silence et ses responsables emprisonnés ou exilés, la Constitution constamment violée par Ouattara. Pendant ce temps, les prédateurs que sont les protégés/ protecteurs de Ouattara dans les forces de sécurité, continuent leurs contrebandes et leurs détournements financiers au détriment des besoins de la population en termes de santé et d’éducation. Pendant ce temps, la croissance économique, d’ailleurs ralentie, ne profite guère aux populations mais aux seules multinationales par la pratique du gré à gré. Pendant ce temps, le « rattrapage » continue qui consiste à placer à la tête de la grande majorité des administrations et entreprises d’Etat, des affidés de Ouattara au détriment d’un équilibre ethnique de l’encadrement ivoirien auquel Houphouët tenait tant. La Côte d’Ivoire de Ouattara n’est plus une démocratie, le PDCI de Bédié pourtant allié de Ouattara en fait l’amer constat. Les élections présidentielle et législatives de 2015 approchent et aucune perspective ne se dessine quant à la mise en place d’une Commission électorale indépendante, composée non plus des représentants des trois mouvements armés et des partis politiques présents à Marcoussis, mais composée selon les normes en la matière. Aucune perspective ne se dessine quant à la question de l’éligibilité de Ouattara dont on rappellera qu’il n’a été autorisé à se présenter en 2010 qu’à titre exceptionnel. C’est dans ce contexte de recul de la démocratie, de violations flagrantes et quotidiennes des droits de l’homme, d’expropriations des paysans de leurs terres, de bâillonnement de l’opposition et de la presse, et de piétinement des valeurs républicaines que François Hollande a prévu de se rendre très bientôt en Côte d’Ivoire ! Nous soutenons les efforts de regroupement en cours de l’opposition à Ouattara et la demande de l’opposition que se tiennent des Etats généraux de la République ivoirienne. Il faut dénoncer le silence de François Hollande et de Laurent Fabius et appeller à la vigilance face à toute tentative de manipulation constitutionnelle qui permettrait à leur ami Ouattara de se maintenir au pouvoir avec leur complicité active.

jeudi 3 mars 2011

CRISE IVOIRIENNE :IMMIXTION DE LA FRANCE DANS LA CRISE IVOIRIENNE

La crise en Côte d'Ivoire, qui est une affaire intérieure à ce pays, a montré une nouvelle fois que certains Etats africains ne semblent pas, aux yeux, des anciennes puissances coloniales, avoir acquis leur indépendance.

Dans une telle crise, la sagesse des nations commande que les Nations unies, en tête, déploient des efforts de médiation entre les deux camps opposés, pour aboutir à une solution qui éviterait de déboucher d'un moment à l'autre, sur une guerre civile dont les effets seront désastreux pour le peuple ivoirien.

L'Union africaine est également tout désignée pour jouer ce rôle de médiateur pour parvenir au même objectif. Il en est de même de l'organisation économique Cedeao, dont la Côte d'Ivoire est un membre important. A la rigueur, l'Union européenne, en tant que regroupement régional qui a des intérêts dans ce pays et dans la région, pourrait s'y prononcer et joindre ses efforts à un règlement qui éviterait toujours le pire pour le peuple ivoirien.

Les Nations unies n'ont rien fait dans le sens de ce règlement et, sous la pression de certaines puissances membres permanents du Conseil de sécurité, elles ont pris position pour une partie au détriment de l'autre.

Les Nations unies, on le sait, ont avalisé le score électoral dans ce pays, proclamant le candidat Ouattara, vainqueur du scrutin présidentiel, un résultat contesté par son rival et néanmoins président de fait de la Côte d'Ivoire. Cet aval de l'Onu, soufflé par la France, qui ne porte pas dans son cœur Laurent Gbagbo pour avoir remis en cause ses intérêts locaux, est utilisé comme verdict sans appel donnant lieu à des sanctions contre Gbagbo.

Les sanctions de l’UE
D'abord, c'est l'Union européenne sous influence de Paris, qui décrète des sanctions contre le président sortant, sa famille et son clan. Ces derniers sont ainsi interdits de visa d'entrée dans les pays européens. Ensuite, ce sont les Etats-Unis qui suivent en décidant des mêmes mesures. Pour l'heure, cette sanction «symbolique» n'aura pas de conséquences sur la vie de la population ivoirienne.

Il est par conséquent clair, que cette interdiction de visa va être suivie d'autres sanctions plus lourdes, celles qui touchent directement l'économie de ce pays pauvre malgré ses richesses.

Alors que les dirigeants étrangers faisaient preuve de réserves à l'égard de la crise, se contentant de rappeler la «position officielle» des Nations unies, le président français, Nicolas Sarkozy, qui continue de croire que les anciennes colonies françaises en Afrique sont toujours des colonies, a sommé le président Gbagbo de quitter le pouvoir comme s'il parlait à l'un de ses subordonnés.

L’ordre de Sarkozy
Le locataire de l'Elysée a saisi récemment l'opportunité d'une réunion européenne à Bruxelles, pour «ordonner» devant les médias de son pays à son homologue ivoirien, de «quitter le pouvoir d'ici la fin de la semaine». Du reste, sa sortie menaçante a été critiquée par ses proches comme par les diplomates africains à Paris.

«Sarkozy méconnaît la politique africaine. Il voulait profiter de l'attitude américaine, mais il s'est cassé la figure», indiquait aux médias français une source diplomatique africaine basée à Paris, pour qui «depuis le départ de Jacques Chirac, beaucoup de choses ont changé dans la législation française».

Ce que le locataire de l'Elysée, en amateur de la diplomatie, n'a pas encore compris. Du reste, cette menace est perçue comme un cou d'épée dans l'eau, puisque «aucune décision engageant l'Etat français ne peut être exécutée en dehors du parlement», selon cette source, qui précisait que Sarkozy «ne peut pas faire comme son prédécesseur qui a géré la crise ivoirienne en faisant fi du peuple français et de ses institutions».

Des fins inavouées !
Non remis à sa place après cette bourde, Sarkozy a tenu hier, avant le Conseil des ministres, «une réunion sur la situation en Côte d'Ivoire», regroupant son Premier ministre François Fillon, le chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie ainsi que son ministre de la défense, Alain Juppé.

Il est clair que cette réunion n'est pas convoquée uniquement pour examiner comment protéger les 15 000 ressortissants français vivant en Côte d'Ivoire, en cas d'aggravation de la situation dans ce pays. la veille, Gbagbo a appelé au calme, affirmant ne plus vouloir que le sang soit versé dans son pays. Il a également suggéré la mise en place d'un «comité d'évaluation international pour sortir de la crise», tout en réaffirmant être le vainqueur du scrutin. Au même moment, son rival, Alassane Ouarttara, appelle ses troupes à la désobéissance. civile, avec tous les risques que cet appel pourrait créer.

Comme on le voit, la crise est sans issue tant les deux parties tiennent à leur position. cela rappelle la crise au Zimbabwe, lorsque le président Robert Mugabe a été donné vaincu par les occidentaux, qui avaient soutenu son rival. Mugabe est toujours sous l'effet de sanctions, mais il est encore à sa place. En côte d'Ivoire, la France dispose de troupes militaires qui n'ont rien à faire dans ce pays. Comme du reste,

dans d'autres Etats de la région, dont la mission est de protéger les grands intérêts des entreprises françaises qui pillent les ressources des peuples du continent, avec souvent la bénédiction des dirigeants locaux. Or, le changement d'attitude de Paris envers Gbagbo est motivé par le désir de ce dernier, de mettre fin à la présence française dans son pays. Alors, peu importe pour Paris que la crise ivoirienne débouche sur un massacre des populations ivoiriennes. Pourvu que ses intérêts soient sauvegardés.

DANSE DES CHASSEURS de TINDARA