vendredi 7 février 2014

FRANÇOIS HOLLANDE ANNONCE EN COTE D'IVOIRE

FRANÇOIS HOLLANDE ANNONCE EN COTE D'IVOIRE - PAR THEOPHILE KOUAMOUO
Des échanges écrits entre un parlementaire socialiste et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius montrent que le pouvoir hexagonal est écartelé, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, entre une proclamation de son refus des violations des droits de l’Homme – qu’il ne peut pas non plus nier – et un soutien à un régime dont il veut croire qu’il fait des efforts. En dépit des constats accablants qui sont quotidiennement faits sur le terrain Un voyage à hauts risques en termes de crédibilité politique. François Hollande, le président français, sera en visite officielle en Côte d’Ivoire à la fin du mois de février. Il lui sera difficile de démontrer qu’il ne viendra pas dans ce pays pour, très clairement, adouber un pouvoir que son prédécesseur Nicolas Sarkozy a contribué militairement à installer, et qui se caractérise par des violations massives des droits de l’Homme documentées par la presse ivoirienne et par les organisations internationales de défense des droits de l’Homme. D’autant plus qu’au sein de sa propre majorité, des voix se sont élevées pour dénoncer les exactions multiples des troupes de Ouattara. Et que Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’est engagé à être vigilant sur la thématique du respect des droits humains. C’est ce dont témoigne un document officiel dont Le Nouveau Courrier s’est procuré une copie. Ce document contient une «question écrite», posée par le député de l’Eure François Loncle en avril 2013 et la réponse à cette interpellation formulée par Laurent Fabius en juin dernier. «Un récent rapport d’Amnesty International souligne l’attitude partiale et arbitraire du pouvoir ivoirien en place, alors qu’il avait pris, devant la communauté internationale, l’engagement solennel de faire toute la lumière sur les exactions commises dans les deux camps en présence, au moment de la crise postélectorale en 2010-2011 qui avait fait près de 3000 victimes. Cette ONG a établi que les violations des droits humains perpétrées par les forces armées à l’encontre des soutiens de l’ancien président Laurent Gbagbo se sont généralisées depuis deux ans. Secondée par une milice composée de chasseurs traditionnels, la nouvelle armée nationale, qui était censée «être un puissant instrument de cohésion nationale», jouit d’une impunité quasi-totale, se rendant coupable d’exécutions extrajudiciaires, d’assassinats, d’arrestations abusives, de détentions illégales et d’actes de torture. En juillet 2012, cette milice a attaqué, à Nahibly, un camp de personnes déplacées, principalement issues de l’ethnie guérée, qui est généralement considérée comme partisane de Laurent Gbagbo, et elle a au moins massacré 14 Ivoiriens. Seuls les partisans et les proches de Laurent Gbagbo sont persécutés, violentés et incarcérés, en raison de leurs affiliations politiques ou de leur appartenance ethnique. Le rapport d’Amnesty International précise que certains prisonniers sont détenus dans des conditions très pénibles, soumis à des traitements inhumains et dégradants, privés de tout contact avec leurs familles et leurs avocats. Les procédures judiciaires sont entachées de maintes irrégularités : les audiences ne se déroulent presque jamais de manière équitable et les droits de la défense sont systématiquement bafoués», indique le texte de la «question», qui indique que le parlementaire attend que Laurent Fabius lui fournisse «des renseignements concrets» sur la Côte d’Ivoire des droits humains. Dans sa réponse, qui a tout de même pris près de deux mois pour arriver, Fabius fait assaut de langue de bois, se fait garant de la bonne volonté du régime Ouattara tout en indiquant des dossiers sur lesquels il s’engage à être vigilant. «Résolument attachées à préserver la stabilité régionale et soucieuse de la cohésion nationale au sein des Etats qui composent la sousrégion, les autorités ivoiriennes se sont engagées à rétablir l’Etat de droit, à lutter contre l’impunité et à oeuvrer à la réconciliation, avec notamment la mise en place d’une commission dialogue, vérité et réconciliation et la création d’un ministère des droits de l’Homme et des libertés publiques. La coopération du gouvernement ivoirien avec les mécanismes des Nations unies et avec la société civile est également un signal positif. L’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme a ainsi pu effectuer plusieurs visites dans le pays en vue de la préparation des rapports présentés au Conseil des droits de l’Homme. La France soutient ces initiatives en faveur du système de protection des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire. Néanmoins, la situation des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire reste source de préoccupation. Le dernier rapport du haut commissariat des droits de l’Homme ainsi que ceux des principales organisations non gouvernementales internationales font référence à des cas de détention arbitraires, d’exécutions sommaires, de torture, de traitements inhumains et dégradants et à des violences sexuelles. La France est préoccupée par ses allégations. La lutte contre l’impunité est un enjeu fondamental de la réconciliation et de la refondation en Côte d’Ivoire. La France appelle notamment à la mise en place d’une commission pour enquêter sur l’attaque du camp de personnes déplacées à Nahibly, près de Duékoué. La France a pris bonne note de l’engagement des autorités ivoiriennes à faire toute la lumière sur ces allégations et de traduire les responsables en justice le cas échéant. La coopération de la Côte d’Ivoire avec l’expert indépendant est également un signal positif (…) La France adresse un message constant aux autorités ivoiriennes afin qu’elles fassent cesser toutes les exactions et qu’elles combattent l’impunité quels que soient les auteurs de ces crimes», écrit Fabius. Cela fait plus de six mois que sa réponse à François Loncle a été publiée au Journal Officiel de France. Laurent Fabius peut-il sérieusement affirmer que sur la question du massacre de Nahibly, la lutte contre l’impunité a avancé ne serait-ce qu’un peu ? Au-delà de petites opérations de communication très vite oubliées, le régime Ouattara n’a rien fait pour rendre justice aux victimes. Aucune commission d’enquête n’a été mise en place, contrairement aux voeux de la France. Certes, une information judiciaire a été ouverte longtemps après les faits. Des autopsies ont été réalisées sur les corps qui ont été exhumés. Mais elles n’ont pas été transmises aux familles des victimes et leurs résultats restent secrets. Les FRCI empêchent que les fouilles susceptibles de découvrir d’autres corps soient faites. Alex Saint-Joël Gnonsian, témoin du massacre, a été assassiné par les FRCI dans le silence international – et RFI, radio de service public français, a tenté de noyer le poisson en le traitant de «braqueur» sans le moindre respect de la présomption d’innocence. D’autre part, les lieux de détention illégaux, qui sont en réalité des camps de torture, demeurent en Côte d’Ivoire. Près de 800 prisonniers politiques sans jugement pour certains depuis près de trois ans croupissent dans les geôles du pouvoir. Le régime joue avec les mandats d’arrêt, non levés et non exécutés, pour faire du chantage aux cadres de l’opposition exilés et qui n’ont aucune autre alternative que «l’allégeance» moyenâgeuse pour rentrer au pays. En dépit de cet environnement caractérisé par un déni total des droits humains, la France, qui n’a jamais publiquement dénoncé ces abus, contrairement aux Etats-Unis ou aux Nations unies – comme l’a fait remarquer l’ONG Human Rights Watch – honore Ouattara d’une visite officielle à Abidjan. Elle programme la mise en place d’une base opérationnelle avancée à Abidjan. Quand on sait que François Hollande s’est fait élire notamment en affirmant qu’il mettrait fin à la Françafrique et au soutien inconditionnel à des régimes autoritaires, on mesure le grand écart réalisé. Ou les trahisons assumées ! Théophile Kouamouo, in le quotidien ivoirien Le Nouveau Courrier.

lundi 9 décembre 2013

INTERVENTION FRANCAISE EN AFRIQUE : OU LES GUERRES DE RECOLONISATION


Après ses forfaiture en Côte d'ivoire et en Libye, la France, ses derniers temps se livre a une véritable reploiement de ses troupes sur le sol africain. Sous le prétexte de venir en aide à des populations en détresse. Détresse qu'elle a contribué à mettre en place par l'entremise des coup d'état et des guerres qu'elle encourage ou organise comme se fut le cas en côte d'ivoire où la rébellion fut portée du bout de bras par la France . Le dernier sommet France-Afrique sur la sécurité n'en demeure pas moins la preuve de ce que la France n'est pas en Afrique pour les beaux yeux des africains. En phase de déclin les pays occidentaux généralement et principalement la France sont à la recherche de ressource additionnelle pour leur économie vieillissante et en chute libre. Si Nicolas Sarkozy avait opté pour la barbarie en Côte d'Ivoire et en Libye avec une attaque direct ce qui lui a d'ailleurs valu sa chute, François hollande quant à lui opte pour toute une autre approche celle de"s intervention provoquée. Au Mali où l'armée française est présente depuis plus d'un an consécutive à l'attaque des islamiste et suite au coup d"état du capitaine Sanogo qui est intervenu à un mois des élections générales aux Mali et qui avait laissé plus d'un observateur dans l'étonnement et l’incompréhension. En effet ce coup d'état si on peut l'appeler ainsi n'a été qu'un alibi pour affaiblir le pays afin de permettre une avancée des rebelles qui justifierait ainsi le déploiement des troupes françaises. Le même schéma semble marcher en Centre Afrique où une rébellion celle du SELEKA renverse BOZIZE même si ce dernier n'était pas l'exemple de dirigent, car lui aussi une autre trouvaille de la mère métropole pour ces petits qui ne peuvent grandir. Venu a la tête de l'état a la suite d'une rébellion ce dernier fut lâché certainement parce que ne respectant pas les closes de son contrat pour la pris de pouvoir. Les rebelles du Seleka désorganisant la Centrafrique comme le coup de AYA Sanogo au mali l'état affaiblit le désordre et le chaos ne peut que s'installer au bon plaisir des pompiers pyromane qui en réalité sont les vrai instigateur des ces évènements. profitant ainsi de la faiblesse et du désordre une intervention est vite resolu pour le bonheur des populations. Mais en réalité qui paye l'ardoise des troupes ainsi engagée? Si non les ressource des pays qu'on dit aider, La France par ses passe passe retourne tranquillement sur les bases qu'elle était entrain de perdre pour mieux exploiter les ressources de ces pays dans l’indifférence totale. Comme nous le voyons pour répondre a la question: Qu'est-ce qui fait courir la France ? L'on pourrait répondre ; NOS RESSOURCES MINIÈRES ET MINERANIERES.

dimanche 18 août 2013

Soro et le charlatanisme politique (Par Mamadou Koulibaly)

Mamadou Koulibaly: Soro et le charlatanisme politique (Par Mamadou Koulibaly) Le meilleur des premiers ministres de Gbagbo Laurent aime raconter comment de nombreux lauriers doivent lui revenir et pourquoi il doit être traité comme le meilleur des citoyens de notre pays, celui qui a sauvé la Côte d’Ivoire. En un an comme en dix, n’a-t-il pas mieux fait que tous ? Voilà plus de dix-huit mois qu’il est au pouvoir sans qu’il n’y ait eu de rébellion organisée contre lui qui, en septembre 2002, se jetait contre l’Etat de Côte d’Ivoire avec sa horde de rebelles en armes. Ils étaient venus y mettre de l’ordre, disaient ceux qui ont été identifiés plus tard comme le Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire, dont Soro était le secrétaire général. Contre lui, personne n’a encore monté une rébellion. Qui dit mieux, en un an comme en dix ? Dans le débat politique, la liberté d’expression exige, – en démocratie en tout cas –, que toutes les opinions puissent s’exprimer. Personne ne peut interdire que certains puissent écrire et publier que le soleil se lève au nord et se couche à l’ouest, que l’homme et la femme sont du même sexe, que Houphouët Boigny n’est pas mort mais qu’il a simplement émigré en Australie, que les poules ont des dents que seules des lunettes spécifiques permettent de voir, que le 19 septembre 2002 il n’y a eu aucun événement choquant en Côte d’Ivoire, que les prophéties de Malachie sont en cours de réalisation, etc. Toutes ces affirmations, dans un certain sens, découlent de la liberté d’expression. Dans le processus de construction d’une nation sur des bases démocratiques, tout doit être fait pour sauvegarder cette pluralité des opinions, même si certaines paraissent absurdes, saugrenues et politiquement insensées. Cependant, la liberté d’exprimer ses opinions ne signifie pas la libre acceptation de toutes les opinions exprimées, parce qu’il existe un filtre dans le débat qui permet à notre entendement de sélectionner la vérité et de réfuter l’erreur et le mensonge. Le débat d’idées, la confrontation des opinions sur les questions politiques et économiques comme sur toutes les questions sociales, recourent à l’approche scientifique, à la démonstration argumentée pour exclure les opinions perverses de la dialectique et de la rhétorique. Le président de l’Assemblée nationale croit que le débat politique est une foire d’opinions de toutes sortes, et ignore que le respect de l’opinion signifie rigueur analytique. Pour lui, comme nous sommes dans le débat politique, n’importe quelle affirmation est bonne à exprimer car, après tout, chacun de nous n’est-il pas propriétaire et responsable de ses idées, de ses sentiments et de ses opinions? Procéder ainsi, comme il le fait, sur des questions sérieuses, relève du charlatanisme politique, car c’est pervertir le débat que d’y jeter de la confusion intellectuelle et morale. Le charlatanisme politique est une imposture qui tente de se confondre avec la science politique. Dans notre pays, lorsqu’au sommet de l’Etat l’opinion majoritairement exprimée relève de ce type de confusion, c’est la démocratie que l’on assassine et avec elle, la liberté d’opinion et la liberté tout court. Les hommes et les femmes qui font de la politique dans notre pays et qui estiment qu’il s’agit de leur métier, leur gagne-pain, aiment se mettre dans cette posture de perversion de la dialectique, ce qui les amène parfois à suggérer l’enseignement dans nos classes primaires, secondaires et même supérieures de n’importe quoi, n’importe comment et avec n’importe quel moyen, au point de dévaloriser l’école et l’éducation publiques, d’amener les enfants et leurs parents à mépriser la vérité et à croire que la tricherie, le faux, la falsification, la fraude, le mensonge sont des valeurs qui payent plus que la vérité et la rigueur. En la matière, le président du parlement ivoirien est passé maitre. Lui ne se contente pas de pervertir la dialectique; il tente aussi depuis de longues années de pervertir la rhétorique. Les orateurs sérieux dans la politique cherchent normalement à convaincre leur auditoire avec certaines vérités que leurs adversaires du moment peuvent réfuter. Ils restent dans le respect et la noblesse de l’entendement d’autrui. Chez nous, les orateurs se prennent pour des tribuns dès lors qu’ils peuvent, de façon vicieuse, jouer sur les capacités d’erreur de leur auditoire et les persuader du faux. Lorsque la rhétorique abandonne la vertu et recoure au cynisme et aux passions personnelles de l’orateur, à sa cupidité, sa vanité, ses ambitions, son désir de remplir son ventre ou de sauver sa tête, le débat est perverti et les citoyens qui écoutent sont rabaissés au rang de simple foule pour laquelle l’on n’a aucun respect et devant qui l’on n’a aucune responsabilité à assumer. C’est la célébration de cette forme de rhétorique qui tue la démocratie naissante dans notre pays, car le message politique se résume à de la simple propagande qui exige pour son triomphe que l’on supprime toutes les voix discordantes et toute opposition. Cette orientation du débat tue la démocratie et fait place libre à l’autocratie, à la haine de l’autre et à la criminalisation de l’Etat. Pour illustrer ces propos, nous présenterons deux cas qui montrent bien comment le président de l’Assembée, Monsieur Soro Kigbafori Guillaume aime à pervertir la vérité et ériger le mensonge en système de justification de crimes de la rébellion et des crimes d’Etat. Le premier exemple est celui du bilan des dix ans de gouvernance de la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo en tant que président de la république. Le bilan de ces dix ans, selon Soro, est plus faible que son bilan annuel à lui. Comme il est aisé de le dire et comme il est erroné d’y croire ! Ne regardons même pas le contenu du bilan, qui a par ailleurs été dressé plusieurs fois et qui dépend des optiques des uns et des autres. Regardons simplement la forme de cette proposition, sans défendre d’ailleurs Gbagbo, qui se promenait en bateau avec Soro sur les lagunes d’Abidjan et le présentait toujours comme le meilleur de ses premiers ministres, c’est-à-dire celui qui aura mieux contribué au bilan que Affi N’guessan, Seydou Diarra ou Charles Konan Banny. Soro est celui qui a représenté la rébellion contre l’Etat de Côte d’Ivoire, dix-huit mois seulement après l’accession de Gbagbo au pouvoir. Il a été ministre de la communication, puis premier ministre, tout en gardant la moitié du pays sous le contrôle du MPCI, dont il était le secrétaire général. La bonne méthode consisterait pour lui à évaluer son bilan en tant que responsable à la fois des zones CNO pendant dix ans, et à faire celui des zones non CNO pendant la même période. Il a joué sur les deux tableaux en même temps et ne peut donc se contenter d’évaluer les autres en s’oubliant comme acteur de premier plan de part et d’autre de la zone de confiance. Comme il le soutient lui-même, le bilan est largement positif pour lui. Les zones CNO sont devenues plus pauvres que le reste du pays pendant les dix ans de gestion des FAFN, dont Mr Soro était aussi le secrétaire général. Il y a eu plus de vols, de pillages, de viols, de braquages, de rackets dans les zones CNO qu’ailleurs dans le pays. Le pillage était systématique et la »Centrale », qui avait été érigée en ministère des finances de la rébellion, s’est enrichie des prélèvements obligatoires illicites sur les populations, des butins issus des casses de banques et des agences locales de la Bceao, de l’exploitation illégale des forêts et des minerais de métaux précieux. Soro a réussi à faire payer par l’Etat de Côte d’Ivoire le remboursement intégral des sommes emportées par lui et ses compagnons des FN lors des casses de la Bceao à cette institution. Sans ce remboursement, les comptes de la Bceao n’auraient pas été certifiés par les auditeurs. Qui dit mieux face à de telles performances? N’importe qui d’autre aurait fait cela, qu’il aurait été en prison pour crimes économiques. Mais dans le cas de monsieur Soro, c’est plutôt lui qui juge les autres. Le pire fait le procès du mal. Dans les zones CNO, des quantités inestimables de productions agricoles ont été volées et détournées en direction de sites de transformation et d’exportation installés dans les pays voisins pour le compte de Soro, du MPCI et des FN au moment où plusieurs de leurs animateurs étaient installés à Abidjan comme membres du gouvernement et chargés d’empêcher le parlement de l’époque de travailler. Soro avait non seulement le contrôle de Gbagbo, mais il pouvait faire en sorte que ce dernier prenne des ordonnances illégales, sous l’étiquette de la paix, pour modifier toutes les lois de la République juste pour le bon plaisir de Ouattara. Qui dit mieux ? Ne parlons pas des biens qu’il a acquis alors qu’il gérait l’Etat de Côte d’Ivoire en complicité avec Gbagbo, tout en pillant les zones CNO. En résumé, disons qu’effectivement, personne n’a fait mieux que Soro ces dix dernières années dans la destruction et la criminalisation de l’Etat. Il a été un des grands maîtres de la rebfondation. Il est inégalable dans l’art du pillage systématique du pays. Sur ce plan, sa rhétorique le condamne comme un criminel. D’autres que Soro auraient eu de telles performances qu’ils auraient été internés à la Haye ou ici, dans une de nos prisons obscures. Lui pas. Qui dit mieux ? Le second exemple qu’il faut comprendre est beaucoup moins évident. Nous voyons le président Soro raconter partout que les armes se sont imposées à lui et qu’il a accepté de les prendre pour obtenir les cartes d’identité de ceux au nom desquels la rébellion aurait été organisée. A écouter cette rhétorique, la rébellion serait le fruit de frustrations ressenties par de nombreuses personnes privées de leurs pièces d’identité. M. Soro et ses amis ont donc pris les armes pour que cette identité soit rétablie et que ces droits soient reconnus. Grâce à la rébellion, les FAFN auraient donc réussi à faire obtenir leurs papiers d’identité et leur droit de vote à de nombreuses personnes, dans un pays qui les excluaient. A écouter ce discours, Guillaume Soro et ses amis des FAFN, devenues aujourd’hui FRCI, auraient pris en otage une moitié du pays, partagé le pouvoir de Gbagbo et les ressources de l’autre moitié pour que les questions de l’identité et de l’électorat soient réglées. Dix ans de criminalisation de l’Etat de Côte d’Ivoire, plus de 500 milliards de francs cfa dépensés, de nombreux morts des deux cotés, une quantité énorme d’armes mise en circulation, un accroissement de la pauvreté et de la misère partout, mais pour quel résultat à part l’enrichissement illicite des animateurs des FAFN et leur impunité ? Telle est la question. Publicité Supposons que Soro ait raison et que les armes se soient imposées à lui pour qu’il vienne obtenir les cartes d’identité et les cartes d’électeurs pour de nombreuses populations de Côte d’Ivoire frustrées. Regardons quel est le degré de robustesse, de pertinence de cette proposition rhétorique. Une méthode simple mais heuristique est de prendre l’évolution du nombre d’électeurs dans notre pays lors des différentes échéances présidentielles et de voir quelle part nous devons attribuer au travail héroïque de la rébellion de Soro et des FRCI pendant les dix ans au cours desquelles ils ont impunément endeuillé la Côte d’Ivoire. Aux élections présidentielles de 2000, il y avait en Côte d’Ivoire près de 5,5 millions d’électeurs âgés de plus de 18 ans et ce chiffre était en hausse de 1,7 millions par rapport à l’électorat de 1995. Ce qui nous donne un taux d’accroissement de l’électorat entre 1995 et 2000 d’environ 31%. En 2000, sur les 5 millions et demi d’électeurs, seulement 2.049.018 sont allés voter et nous avons enregistré un taux d’abstention élevé de 62%, qui représente les citoyens passifs qui rendent moribonde toute démocratie. En 2010, après dix ans de rébellion et l’inscription de tous les frustrés de Soro, la liste électorale définitive donne 5.780.804 électeurs, dont seulement 4.689.366 ont voté. Rappelons que le taux d’accroissement de la population électorale entre 1995 et 2000 était de 31% environ. Si nous appliquons mécaniquement ce taux à l’électorat de 2000, nous pouvons estimer qu’en 2005, si des élections avaient eu lieu, nous aurions eu l’électorat de 2000 augmenté de 31%, soit environ 1.650.000 personnes en plus, ce qui nous aurait donné en 2005 une liste de 7.150.000 votants potentiels. Et si nous appliquons le même taux d’accroissement de 31% à ce nombre de 2005, nous aurions obtenu en 2010, théoriquement, compte tenu du profil démographique du notre pays et toutes choses étant égales par ailleurs, une liste électorale en hausse de 2.216.500 personnes, situant l’électorat potentiel à environ 9.366.500 personnes (7.150.000+2.216.500). Or, après dix ans de rébellion, de tergiversations et après avoir dépensé des sommes astronomiques pour un petit pays pauvre et surendetté, nous n’avons obtenu que 5.780.804 électeurs. Alors de deux choses l’une. Soit Soro a pris les armes et il a eu gain de cause et a réussi à inscrire tous les frustrés identitaires, auquel cas, en comparant la liste de 2000 avec celle de 2010 effectivement réalisée par Soro et par la CEI, nous avons juste une différence de 280.804 électeurs (5.780.804-5.500.000). Dans ce premier cas de figure, Soro devrait être bien déçu de ce piètre résultat. Entre 1995 et 2000, sans rébellion armée, sans destruction de vies humaines, la liste électorale a pu enregistrer des inscriptions supplémentaires de 1.700.000 personnes en seulement cinq ans. Or, entre 2000 et 2010, donc sur une durée plus longue de 10 ans et après la prise des armes par la rébellion, le pillage des zones CNO et l’enrichissement des «com zones» et autres animateurs des FAFN, monsieur Soro, alors premier ministre, n’est arrivé à obtenir les cartes d’identité et les cartes d’électeurs que pour 280.804 personnes supplémentaires. Dire les choses ainsi suppose que nous acceptions que les 280.804 personnes aient été exclusivement inscrites du fait de l’action rebelle de Soro et que les inscriptions des nouveaux majeurs ne sont pas prises en compte ou bien sont le fait exclusif de Soro, que toutes les nouvelles inscriptions ne sont dues qu’à l’action unique de l’unique Soro. Or cette hypothèse elle-même est très osée et inacceptable de façon tout à fait évidente. La rébellion de Soro, en termes d’obtention de papiers d’identité, est d’un résultat très mitigé pour ne pas dire inconséquent. L’effet Soro sur la liste électorale peut donc être qualifié d’insignifiant statistiquement. Les rebelles auraient donc pris les armes pour autre chose que l’obtention des cartes d’identité et d’électeurs pour de nombreuses populations en Côte d’Ivoire. Le mensonge d’Etat se dévoile dans toute sa splendeur. N’est ce pas surprenant ? Dans le second cas, le taux d’accroissement normal de l’électorat est de 31% en prenant pour base les élections de 1995. Nous aurions dû avoir donc théoriquement en 2010 environ 9.366.500 électeurs. Or dans les faits, avec l’action conjuguée de la CEI et des armes de Soro, nous ne sommes arrivés à obtenir que 5.780.804 inscrits sur la liste électorale de 2010. On peut donc, en comparant ce qui aurait été l’électorat sans les armes de Soro à ce qu’il a été avec les armes de Soro, se rendre compte que l’électorat a reculé avec la rébellion. Au lieu de 9.366.500 inscrits, nous n’avons eu que 5.780.804 personnes. Quelle déception ! Dans ce second cas de figure, le seul effort remarquable de la rébellion aura étél’exclusion de plus de 3 millions et demi de personnes de la liste électorale (9 366 500 – 5 780 804 = 3 585 696). L’effet Soro serait ici négatif. Soro aura pris les armes non pas pour obtenir les cartes d’identité et les cartes d’électeurs pour des populations au nom desquelles il tente aujourd’hui de se justifier, mais plutôt pour empêcher une évolution normale, naturelle de l’électorat vers son niveau optimal et adéquat. La rhétorique de Soro est mensongère et criminelle. Dans le premier cas de figure, elle est fondée sur une propagande apocryphe, car en terme d’inscriptions sur la liste électorale, son effet est totalement peu convaincant au regard des moyens justificatifs déployés de l’ex chef rebelle. Dans le second cas, la rhétorique est criminelle, car sa rébellion aura plutôt exclu des millions d’électeurs potentiels de la liste électorale. Guillaume Soro fait du révisionnisme en essayant de nous convaincre du contraire, alors que les faits sont si récents et les témoins encore tous vivants. Dans un cas comme dans l’autre, personne n’a fait mieux que Soro ces dix dernières années (2002-2012). En plus, il faut noter qu’alors qu’il était premier ministre au moment des élections de 2010, et avec seulement 280.804 inscriptions supplémentaires, Mr Soro a obtenu au premier tour des élections présidentielles 941.045 abstentions, c’est à dire des électeurs passifs, identifiés, inscrits et qui ont soit refusé d’aller voter, soit n’ont pas obtenu leurs papiers lors de la distribution organisée par Soro, signataire du fameux Accord politique de Ouagadougou. 500.000 personnes au moins sont dans ce dernier cas. A ces abstentionnistes volontaires ou non, il faut ajouter 225.625 bulletins blancs ou nuls. Ce qui nous donne un total de 1.166.669 personnes qui étaient sur la liste électorale et qui, par exclusion, par refus de voter ou par erreur de vote, ont participé négativement au scrutin, sanctionnant ainsi l’ambiance de terreur instaurée par la rébellion. Il n’y a qu’à voir la distribution de ces abstentions sur l’ensemble du territoire pour le comprendre. Cette tendance abstentionniste sera encore confirmée au second tour des élections, où ce sont cette fois 1.091.438 personnes qui ont regardé avec dégoût ce scrutin, refusant d’y participer, en plus des 99.147 bulletins nuls ou blancs. Dans le débat politique ivoirien, nous devons faire la chasse aux contre-vérités et aux idées reçues passe-partout, non argumentées, non démontrées et non fondées sur une rigueur analytique. C’est rendre service à la démocratie que de chasser de la liberté d’expression toutes les perversions de la dialectique et du charlatanisme dans la rhétorique. Renforcer la démocratie ne signifie pas être au parlement, dans un ministère ou bien à la présidence de la République. Notre manière quotidienne de traiter les faits, d’analyser la politique, l’économie et la société contribue elle aussi au renforcement de la démocratie. De nombreuses personnes entendent le président de l’Assemblée nationale parler, mais ses propos sont loin d’être conséquents et rigoureux. Et ceux qui l’entendent se posent des questions. De nombreuses personnes pensent que Soro est un homme puissant qui contrôle les Frci ; elles se trompent. Dans la dynamique de criminalisation de l’Etat instaurée par Ouattara, ce n’est pas Soro qui contrôle les Frci, mais bien le contraire. Ce sont les Frci, ex FAFN, qui contrôlent et Soro, et Ouattrara. Les discours révisionnistes et mensongers ne servent qu’à rassurer leurs milices armées érigées en armée républicaine et leurs supplétifs dozos, sur la pérennité et la vulgarisation sur toute l’étendue du territoire du mode de gestion qui a été appliqué pendant ces dix dernières années dans les zones CNO. Et c’est une réalité: Le pays est de facto administré par les hordes FRCI, les Factions Répressives de Côte d’Ivoire. Nous sommes tous des otages et de potentielles victimes de ces factions ethniques armées. Leur répartition sur l’ensemble du pays n’est rien d’autre que le déploiement d’une armée de réserve qui attend son heure, celle des élections, pour retourner l’ascenseur à leur serviteur d’aujourd’hui. Alors que faire? Nous suggérons simplement que l’ONU prenne en main notre ministère de la défense et de la sécurité et nous bâtisse une armée, une gendarmerie et une police dignes d’une République moderne. La réforme du secteur de la sécurité sera à ce prix. Autrement, nous laisserons le destin sécuritaire de la Côte d’Ivoire dans les mains de charlatans qui nous abreuveront chaque jour de propagande, de faux et d’illusions dans le seul but de maintenir à leur profit la criminalisation de l’Etat. La victoire de notre pays sur sa profonde crise ne sera pas politique. Ce ne sera pas celle d’un parti, ni d’un groupe ethnique encore moins celle d’un homme. Elle sera d’abord une victoire des idées. Dans notre pays, il y a ceux qui font la politique uniquement pour devenir quelqu’un ou quelque chose, et ceux qui la font d’abord comme service qu’ils offrent à leur pays, à sa population. Pour cette seconde catégorie, les contorsions partisanes et les arrangements politiques institutionnels qui violent les fondements doivent être abandonnés et proscrits. La politique ne doit pas être vue comme l’art du mensonge et de la roublardise, mais plutôt comme lieu de promotion et de triomphe des principes et des valeurs qui fondent l’harmonie de la vie en société, la vérité et la liberté. Mamadou KOULIBALY Président de LIDER

jeudi 8 août 2013

Côte d'Ivoire: Corruption et favoritisme

Gouvernance Côte d'Ivoire : corruption et favoritisme demeure Le président Alassane Ouattara l'affirme : l'émergence de la Côte d'Ivoire demeurera un voeu pieu tant que le climat des affaires ne sera pas assaini. Or, plus de deux ans après son arrivée au pouvoir, corruption, favoritisme et pratiques délictueuses demeurent. Ambassade des États-Unis, du 8 au 11 juillet. La mission diplomatique américaine organise pour une vingtaine d'« éveilleurs de consciences » un séminaire consacré au journalisme d'investigation. L'objectif est à peine voilé : renforcer la mécanique démocratique en poussant quelques enquêteurs à fouiner pour révéler les informations qui dérangent... Après avoir soutenu sans réserve le nouveau pouvoir ivoirien, les partenaires d'Abidjan ne cachent plus leurs inquiétudes face à la persistance de la corruption et de la mauvaise gouvernance. L'ambassade de France a ainsi envoyé un rapport au ministère de l'Économie et des Finances, à Paris, pour attirer l'attention sur ce phénomène. Et l'État français aurait alerté le président, Alassane Dramane Ouattara, sur ce sujet. Certaines multinationales haussent elles aussi le ton. Le groupe pétrolier Chevron, entré en négociation en 2012 pour obtenir des permis d'exploration, a par exemple fait part de ses difficultés au Congrès américain. Les autorités ivoiriennes elles-mêmes reconnaissent le problème. D'après le Secrétariat national à la gouvernance et au renforcement des capacités (SNGRC), 85 % des Ivoiriens sont confrontés quotidiennement à la corruption, au népotisme et au favoritisme. Début juillet, l'ONG Human Rights Watch dénonçait à son tour un racket à grande échelle imposé par les forces de sécurité dans l'Ouest. Et d'après Méïté Sindou, secrétaire général du SNGRC, la Côte d'Ivoire figurerait parmi les 50 pays les plus corrompus du monde. Les ambassades s'inquiètent, les groupes étrangers haussent le ton... Mauvais signal Classique en Afrique ? Peut-être, mais alors que la Côte d'Ivoire, grâce au soutien des bailleurs, tutoie les 10 % de croissance, ces errances laissent planer le doute sur sa capacité à devenir une économie émergente. Si beaucoup de chefs d'entreprise ont appris à s'accommoder de cette situation, cela reste un très mauvais signal envoyé aux investisseurs potentiels, estime un avocat d'affaires : « Les avions et les hôtels sont pleins, pourtant les nouveaux projets sont rares. J'ai été approché par des entreprises espagnoles, françaises, brésiliennes, mais rien ne s'est concrétisé. Il y a trop de décisions arbitraires. » Pour étayer ses propos, le juriste raconte la colère du chef de l'État après la vente par l'opérateur MTN de ses tours télécoms, en octobre 2012 : « Le directeur des Finances extérieures a dû expliquer illico pourquoi il avait autorisé le transfert de ce résultat vers la maison mère. Il est clair que, si elle avait été mise au courant plus tôt, la présidence aurait bloqué l'opération sans réelle justification. Mais quel message veut-on faire passer aux multinationales qui s'apprêtent à faire des bénéfices ? » La mauvaise gouvernance pourrait aussi représenter un obstacle à la diversification des partenaires économiques. « De plus en plus de groupes cherchent à prévenir le risque pénal lié à la corruption. Certaines situations, si elles sont identifiées en amont, peuvent justifier l'abandon d'un projet d'investissement », confirme Bénédicte Graulle, une avocate spécialisée en droit pénal des affaires. L'administration ivoirienne figure bien souvent au premier rang des accusés. Même les décisions de justice sont remises en cause par des entreprises publiques. Reconnu propriétaire d'une forêt de 23 000 ha, Adou Nioupin se bat par exemple toujours contre la Société de développement des forêts (Sodefor), qui tente par tous les moyens d'en prendre possession. Hic Pourtant, l'assainissement du climat des affaires et l'amélioration de la gouvernance sont des priorités, comme le rappelait le 21 juin le président Ouattara à l'occasion du quatrième Forum des marchés émergents d'Afrique, organisé à Abidjan. « Des avancées ont été réalisées, notamment avec l'instauration d'un guichet unique pour la création d'entreprise et l'entrée en fonction du En 2011, le marché de la rénovation des universités avait été attribué de gré à gré. De quoi alimenter les doutes. En 2011, le marché de la rénovation des universités avait été attribué de gré à gré. De quoi alimenter les doutes. tribunal de commerce », observe Jean-Noël Amantchi Gogoua, économiste au bureau abidjanais de la Banque mondiale. « Le hic, c'est que ce tribunal peut être contourné, car il n'y a pas, en appel, de juridiction spéciale chargée des affaires commerciales », nuance Laurent Ehounou Malan, président de l'association Transparency Justice. Principal moteur de la croissance, les investissements publics font l'objet de nombreuses interrogations. Dernière grosse affaire : l'attribution, en avril, de la concession du second terminal à conteneurs du port d'Abidjan au consortium conduit par Bolloré - alors que le groupe français exploite déjà le premier terminal. Non seulement le gouvernement a ainsi entériné la constitution d'un monopole, mais il a sélectionné sur la base d'une offre financière avantageuse le dossier ayant obtenu la moins bonne note technique. Selon Jean-Louis Billon, ministre du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion des PME, l'absence de clarté dans le processus de sélection serait en outre à l'origine du retrait du singapourien PSA, l'un des premiers opérateurs portuaires mondiaux. Bien avant l'affaire Bolloré, l'attribution, en 2011, du marché de la rénovation des universités avait alimenté les premiers soupçons quant à la survivance de mauvaises pratiques. Désigné vainqueur sans mise en concurrence, l'homme d'affaires Sidi Kagnassi était complètement étranger au secteur du bâtiment. In fine, l'enveloppe budgétaire a explosé : plus de 168 millions d'euros contre une estimation initiale de 72 millions. Depuis, d'autres contrats passés dans les mêmes conditions, comme celui remporté en 2012 par Port Sécurité (entraînant une hausse de plus de 1 000 % des redevances de sécurité et de sûreté portuaires à Abidjan), ont nourri la polémique. Dénoncée par tous les observateurs, de la Banque mondiale à l'Union européenne, l'inflation des marchés octroyés de gré à gré est devenue phénoménale. L'an dernier, ils représentaient 40 % du montant des contrats publics et ont même atteint 60 % au premier trimestre 2013. Dans une économie saine, cela ne dépasse pas 10 % à 15 %, selon un expert du FMI. Pour le gouvernement, c'est la nécessité de relancer l'économie au plus vite qui justifie la méthode. À cela s'ajoute l'impact de l'aide de la Chine, qui impose ses entreprises pour réaliser les travaux qu'elle finance, explique un conseiller de Kaba Nialé, ministre chargée de l'Économie. Pressions L'attitude de certains responsables politiques vis-à-vis des instances ayant un droit de regard sur la passation des appels d'offres est préoccupante. Ainsi, le ministère des Transports refuse toujours de confier la manutention aéroportuaire d'Abidjan à Europe Handling, en dépit de l'avis juridiquement exécutoire de l'Autorité nationale de régulation des marchés publics (ANRMP). « Nous sommes parfois l'objet de pressions, reconnaît Non Karna Coulibaly, président de l'ANRMP. Mais c'est en prenant des décisions courageuses que nous resterons crédibles. » Avec l'adoption prochaine d'une loi sur la corruption, le gouvernement pourrait redorer son blason. À moins que l'exécutif ne continue de faire preuve de frilosité. « Si le principe de la déclaration de patrimoine des élus a été retenu, la haute autorité chargée de la lutte contre la corruption est devenue, dans le projet qui doit être soumis au Parlement, une coquille vide privée d'un pouvoir juridictionnel autonome », estime Méïté Sindou, du SNGRC. Quant au délai de prescription, il a été ramené à un an après la révélation des faits, quand il est de plus de dix ans dans d'autres pays... Faut-il faire le ménage parmi le personnel politique, dont une partie était aux affaires avant la crise postélectorale ? « Le président Ouattara n'est pas du genre à régler des comptes en public, analyse un diplomate européen. Sa méthode consiste plutôt à miser sur les élections, avec l'idée qu'au bout de la deuxième ou troisième échéance, les plus mauvais seront évincés. » Au risque de retarder d´autant l´émergence ivoirienne ? L'administration peine à faire sa mue Minée par de mauvaises habitudes, l´administration ivoirienne n´a pas encore entamé sa mue. Les douaniers, par exemple, sont sous le feu de la critique. Selon un concessionnaire, plus de 100 000 motos chinoises seraient entrées illégalement dans le pays en 2012, faussant le jeu de la concurrence, menaçant la santé du secteur et entraînant un manque à gagner pour l´État de 30 millions d´euros. Et on ne compte plus les cas de sous-déclarations sur les importations et les exportations pour faire baisser les taxes. Autant de manquements à l´éthique souvent justifiés par les faibles traitements perçus par les 100 000 fonctionnaires du pays (les policiers de l´aéroport d´Abidjan ont ainsi longtemps été accusés d´arrondir leurs fins de mois en se livrant au racket). Pour changer la donne, le gouvernement songe à revaloriser les salaires dans la fonction publique, après avoir décidé de rétablir le principe de la notation au mérite.

mardi 6 août 2013

GBAGBO VERS LA SORTIE: La Cour pénale internationale (CPI) contre Laurent Gbagbo

          La Cour pénale internationale (CPI) qui avait affirmé ne pas avoir suffisamment de preuves pour juger
Laurent Gbagbo, semble de plus en plus désorientée face à l’ex-Président ivoirien. La Procureur de l’instance internationale, Fatou Bensouda, a indiqué vendredi qu’elle s’est rendue en Côte d’Ivoire pour chercher des informations sur le dossier du prisonnier de la Haye.

A la Cour pénale internationale, on tente toujours de trouver plus d’éléments pour pouvoir juger Laurent Gbagbo. Un véritable malaise semble s’être installé entre l’instance internationale et l’ex-Président ivoirien, emprisonné à la Haye depuis novembre 2011. Elle ne sait plus sur quel tableau jouer pour que ce dernier réponde des crimes contre l’humanité, durant les violences post-électorales de novembre 2010, dont il est soupçonné.
                           Concernant les escadrons de la mort, le procureur de la CPI a encore brandi cette accusation lors de l'audience de confirmation ou non des charges, qui a été balayé par la défense. En effet, pour une bonne fois pour toute, sachez le, le journal français le monde a été condamné par la justice française pour diffamation à l'égard de Simone Gbagbo. Donc les histoires d'escadrons de la mort, soit les preuves existent ou non, car indéfiniment on ne peut pas continuer à proférer des accusations qui ont déjà été balayées par la justice. Concernant les crimes contre l humanité, de viols, etc... qui vaut au Président Gbagbo d'être à la CPI, comme le rappelle votre article, pour l'instant les juges de la CPI sont dans une impasse face à l'insuffisance des preuves pouvant étayer les accusations du procureure Bensouda. Ainsi une décennie de diabolisation du Président Gbagbo, via des articles de presse (par des organes réputés très sérieux), rapports d'ONG ( HRW en tête) et de l'ONU, sans oublier 2 ans d'instruction, avec les moyens conséquents de la CPI et son fameux "dossier en béton contre Gbagbo", le soutien et la coopération indéfectible de la communauté internationale, voilà, actuellement, concernant les accusations contre le Président Gbagbo, les juges ont dû conclure à l'ajournement du verdict pour insuffisance de preuves. Donc un moment donné, il faut faire preuve d'honnêteté intellectuelle et morale et se poser la seule question qui vaille : mais sur quoi, quelles preuves, se fondaient toutes ces personnes ou institutions respectables pour nous assurer que Gbagbo est un dictateur et qu'il tuait son peuple. Que l'Onu, les ONG (HRW), les organes de presse, le camp Ouattara, apportent à la CPI, ces fameuses preuves de la culpabilité de Gbagbo, sinon, que chacun se respecte un peu, et arrête de donner de la résonnance à des accusations gratuites ou sans fondement. D'ailleurs c'est bien là le problème, car le dossier d'instruction de Bensouda est entièrement basé sur ces fameux articles de presse, d'ONG, de l'ONU que les juges de la CPI ont estimé "preuves insuffisances. Alors lorsqu'on se tourne vers HRW et autres ONG, l'Onu, les medias, qui ont œuvré pour la diabolisation du Président Gbagbo, aucun ne veut apporter les éléments de preuves étayant leurs fameux rapports ou articles contre Gbagbo, aussi on se demande si ces preuves existent ou n'était ce pas uniquement de la propagande. Voilà les foutaises qu'on nous sert dans cette affaire . Donc que chacun se respecte un tout petit peu et se pose enfin les bonnes questions, s'il s'agit vraiment dans ce procès contre le Président Gbagbo, de se préoccuper des victimes. Car depuis 2002, il y eu beaucoup de morts en Côte d'Ivoire, il ne s'agit pas ici de les nier, oh que non, mais pour que Justice soit véritablement rendue aux Victimes, il faut que cette Justice de la CPI soit impartiale et appréhende TOUS les présumés coupables dans un procès honnête et équitable.               
                      Que  Bensouda enquête enfin et arrête sa comédie ! Ok, ce qui a réussi en terme de communication, quand il s'agissait de matraquer la terre entière d'informations fausses, telles Gbagbo est sanguinaire, anti démocratique, etc.. ne peut prosperer dans le cadre d'un procès. Ici on a besoin de sérenité et de sérieux. Si les ONG, medias, camp Ouattara peuvent diffamer gratuitement, dans un procés qui se veut sérieux, on ne peut pas faire l'économie de la PREUVE, base de toute accusation sérieuse.

jeudi 25 juillet 2013

Mutunerie à la maison d'arrèt et de correction d'Abidjan MACA


la violence a encore fait surface à la maison d'arrèt et de correction d'abidjan. Au moins trois détenus ont été tués lors d'une mutinerie réprimée par les (frci) force républicaine de côte d'ivoire à la prison d'Abidjan, la plus grande de Côte d'Ivoire, a indiqué aujourd'hui une source sécuritaire. A la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca), "il y a eu trois morts parmi les détenus et six blessés, des détenus et des gardes pénitentiaires", a indiqué cette source. Le gouvernement n'a pas fait de commentaire sur ces nouveaux troubles survenus hier soir dans cette prison particulièrement sensible, où sont notamment détenues des personnes proches du régime déchu du président Laurent Gbagbo. D'autres sources ont parlé de victimes plus nombreuses, effet selon les femmes des victimes de la maca il y aurais eu 57 morts dont des prisonniers politique sans que ces bilans aient pu être confirmés. Selon des riverains, des tirs nourris se sont longuement fait entendre hier soir. Des témoins ont raconté que les forces de l'ordre ont encore tiré des gaz lacrymogènes ce matin, la situation restant très tendue durant plusieurs heures. Puis les forces de sécurité se sont déployées en grand nombre, et parfois lourdement armées, pour fouiller les cellules. "De 15H00 à 18H00 (heure locale et GMT) on nous a vidés de nos chambres pour permettre aux forces de l'ordre de procéder à des fouilles pour "rechercher des armes"", a raconté un détenu joint par téléphone à la Maca. "Le calme est revenu, tout est rentré dans l'ordre", a-t-il ajouté. A la vérité les autorités ont délibérement provoqué cette mutinerie pour mieux museler les prisonniers politiques. En effet eux qui ne sont pas de grands bandits ont perdus deux des leurs dans cette mutinerie.

DANSE DES CHASSEURS de TINDARA